Maroc

Blocage des exportations agricoles : les lignes maritimes et aériennes, plus qu’une alternative, un impératif

Les obstacles terrestres à l’export à travers le passage d’El Guergarat vers la Mauritanie et le blocage actuel des camions par les agriculteurs européens ont récemment remis sur le devant de la scène la nécessité de mobiliser des solutions alternatives au transport international routier (TIR).

Entre la surtaxation du droit de douane des exportations marocaines des fruits et légumes vers le marché mauritanien et le blocage récent de routes par des agriculteurs européens afin de protester contre la politique agricole européenne, les producteurs-exportateurs marocains de fruits et légumes ne savent plus à quel saint se vouer au moment où la filière maraîchère ne s’est pas encore entièrement remise des crises successives de ces dernières années.

Ainsi, la Chambre de commerce, d’industrie et de services d’Agadir Souss-Massa a initié une réunion urgente, en présence des membres du collectif régional, qui englobe les quatre chambres régionales, l’antenne régionale de la CGEM, ainsi que d’autres entités. Il était question d’aborder les perturbations causées par le mouvement européen des agriculteurs et leur répercussions sur les exportations marocaines, puisque c’est la région Souss-Massa qui est la plus affectée par cette situation, compte tenu de sa vocation à l’export. En chiffres, elle représente 65% à 85% des exportations de primeurs et d’agrumes en plus des fruits rouges.

«Le droit d’accès et de transit commercial doit être garanti, car il relève du droit international», a expliqué Youssef Jebha, président de la Chambre de l’agriculture de Souss-Massa, faisant allusion au blocage, jeudi dernier, du port d’Algésiras, premier point d’entrée des exportations marocaines vers l’Union européenne.

Opérationnalisation urgente de solutions alternatives
Pour les professionnels, les récentes perturbations ont remis sur le devant de la scène la question de l’opérationnalisation urgente de solutions alternatives au transport international routier (TIR), notamment la mise en place de lignes maritimes de cabotage ou de transbordement, en plus de lignes cargo.

«Le TIR doit être complété par d’autres solutions maritimes et aériennes afin de développer nos exportations vers le marché de l’UE et surtout africain, mais aussi de fluidifier les échanges commerciaux», a souligné Driss Boutti, président de l’antenne régionale de la CGEM pour le Souss-Massa.

De son côté, Khalid Saidi, président de l’Association marocaine des producteurs et producteurs exportateurs de fruits et légumes (APEFEL), a fait savoir que «les exportations marocaines, qui se font dans le cadre des protocoles agricoles entre le Maroc et l’UE, sont régies par un système de quota et de prix d’entrée des fruits et légumes sur le marché de l’UE, notamment le calcul de la valeur forfaitaire d’importation (VFI) alors que la balance commerciale est bénéfique pour le voisin ibérique».

Pour sa part, Ahmed Saoudi, président de l’AMTRI, relevant de la Zone Sud, a insisté sur «l’impératif de trouver des solutions concrètes à ces perturbations qui visent l’origine Maroc en ciblant le port d’Algésiras par les trois principaux syndicats agricoles espagnols».

Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO



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