Maroc

Benguerir : La durabilité hydrique et agricole en question

Une conférence internationale a débattu des moyens à même de mesurer l’impact des changements climatiques sur l’eau et l’agriculture. Un plan d’adaptation aux changements climatiques décliné à travers les 12 régions du pays est en préparation.

La thématique de l’adaptation aux changements climatiques prend une nouvelle envergure grâce à une approche financière sectorielle, eau et agriculture. Une expérience pilote a été menée à Benguerir à l’occasion de la 2e Conférence sur les métriques de l’adaptation qui s’y est tenue récemment. Des bailleurs de fonds dont la BAD, des experts, porteurs de projets et les collectivités y ont pris part. Ils ont témoigné de leur retour d’expérience durant tout le processus de conception, financement et réalisation des projets d’adaptation. Organisée grâce au soutien de CDG Capital et l’Agence de coopération internationale allemande pour le développement (GIZ), ce rendez-vous est une occasion de partager les know-how en matière d’économie d’eau et d’agriculture durable. Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) y a activement pris part dans la continuité du travail commencé lors de la COP22 à Marrakech.

Durant cette deuxième conférence, un zoom particulier a été fait sur l’Afrique, qui présente tous les ingrédients d’une forte exposition aux impacts des changements climatiques. Le continent dispose de vastes réserves mais souffre d’un manque de métrique pour mesurer les niveaux d’exposition des eaux et de l’agriculture aux risques climatiques. Intervenant à l’ouverture de l’événement, la directrice générale adjointe de la Banque africaine de développement (BAD) a expliqué que le Maroc a mis en place un programme d’action fort et pertinent, mettant l’Afrique à l’avant-garde de l’Agenda mondial pour le changement climatique. Yacine D. Fal a ajouté, dans ce sens, que la banque a augmenté à 40% son total de nouveaux investissements d’ici 2020 qui sera consacré au financement du climat (contre 26% en moyenne de 2011 à 2014). Et la responsable d’ajouter que 50% de ces ressources engagées seraient consacrées à l’adaptation en Afrique, par des mesures telles que l’investissement dans l’agriculture intelligente au climat (comme les cultures résistant au climat), la construction d’infrastructures durables et l’amélioration de l’irrigation et l’accès aux ressources en eau.

Dans ce contexte, une expérience pilote a été initiée à Benguerir. L’approche métrique permet justement de mieux maîtriser le niveau de disponibilité des ressources et leur qualité. Elle permet aussi d’élaborer des indicateurs transposables pour mesurer et suivre les projets liés à l’adaptation, et plus spécifiquement les domaines de l’eau et de l’agriculture où le Maroc dispose d’une expérience importante.  


La durabilité, une question globale

En sa qualité de président de la COP22, Salaheddine Mezouar a souligné que les pays en développement et les pays les plus vulnérables (pays insulaires en particulier) se souviendront toujours que le Maroc a placé la question de l’adaptation aux changements climatiques au cœur de la COP22, la hissant même en priorité. Pour sa part, Mohamed Benyahia, secrétaire général du Secrétariat d’État chargé du développement durable, a noté que les pays du Nord considéraient l’adaptation aux changements climatiques comme une question locale et nationale. Mais depuis l’Accord de Paris, a-t-il fait remarquer, les pays en développement -notamment africains- en ont fait une question vitale et globale. Le responsable a par ailleurs annoncé que le Maroc est en train de préparer un plan d’adaptation aux changements climatiques décliné à travers les différentes régions du royaume. 


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