Maroc

Banques et assurances : résilience à toute épreuve !

Hormis celui des retraites, les autres acteurs du secteur financier national se portent très bien et affichent une solidité à toute épreuve. C’est le cas, notamment, pour ceux des banques et des assurances, indique le rapport annuel sur la stabilité financière de Bank Al-Maghrib. Synthèse.

«Les tests de résistance macroéconomiques de solvabilité, menés par Bank Al-Maghrib sur la base de ses prévisions macroéconomiques de juin 2024, réaffirment la capacité des banques à absorber les chocs économiques tout en continuant de satisfaire les exigences réglementaires». C’est dans le rapport annuel sur la «Stabilité financière» de Bank Al-Maghrib qu’on peut lire ce passage, très rassurant, sur le secteur bancaire national.

Dans ce document qui vient de paraître, la Banque centrale rassure, en effet, sur la solidité du système bancaire marocain sur plusieurs plans. Tout d’abord, indique le rapport, «le secteur bancaire a consolidé son assise financière à travers une appréciation de ses résultats et un maintien de ses fonds propres à des niveaux confortables».

Ainsi, en termes de rentabilité, les banques ont enregistré de bonnes performances, tirées principalement par l’activité de marché dont le résultat s’est accru de 158% après une contraction de 51,6% un an auparavant. Le résultat net sur base sociale a ainsi marqué un rebond de 20,4% en 2023, dégageant un rendement des actifs de 0,7% et des fonds propres de 8%. C’est dire que malgré la conjoncture, les banques parviennent à tirer leur épingle du jeu.

Ratio de liquidité de 150%
D’ailleurs, cela se confirme en ce qui concerne leur solvabilité sur base sociale, celle-ci s’étant «renforcée», selon le rapport. Notamment avec un ratio de fonds propres de base de 11,2% et un ratio moyen de solvabilité de 15,5%. Sur base consolidée, ces ratios ressortent, respectivement, à 10,5% et à 13,5% en 2023.

Enfin, concernant le volet liquidité, le constat de BAM est sans équivoque : les banques ont clôturé l’année 2023 avec un ratio de liquidité à court terme (LCR) de 150%, bien au-delà du minimum réglementaire de 100%.

Le tout, dans un «contexte d’accroissement des besoins de liquidité en lien, principalement, avec l’augmentation de la circulation fiduciaire», note le rapport.

Mais le secteur bancaire n’est pas le seul à afficher des indicateurs positifs. Selon le même document, les assurances en font de même.

Résilience des assurances
BAM note à ce sujet que «les exercices de stress tests réalisés font ressortir une résilience globale des entreprises d’assurances aux conditions macroéconomiques et techniques défavorables». Le secteur des assurances a pu maintenir sa croissance, «bien qu’à un rythme en dessous de celui habituellement enregistré», relève le rapport.

Avec 55,9 MMDH, le chiffre d’affaires a affiché une progression de 3,9%, porté principalement par la branche Non-vie (5,8%). La branche Vie a, quant à elle, accusé une décélération avec une progression de 1,8% seulement, contre 11,9% en moyenne sur les dix dernières années. Quant au segment épargne il a «particulièrement pâti d’une conjoncture économique difficile et du revirement des taux», poursuit BAM.

Malgré tout, sur le plan de la rentabilité, le secteur a dégagé un résultat net comptable de 4,2 MMDH, en progression de 6,2%, en lien avec la bonne tenue du résultat financier des deux branches Vie et Non-vie. Cette performance a permis d’améliorer le taux de rendement des fonds propres (ROE) à 9,6%.

Retraites : une réforme indispensable
Enfin, dans son rapport sur la stabilité financière, la Banque centrale alerte sur la viabilité du secteur des retraites. Contrairement aux banques et aux assurances, les établissements opérant dans ce secteur ne sont pas toujours dans une situation favorable.

«En ce qui concerne le secteur de la retraite, la situation financière des principaux régimes de base reste difficile», indique le rapport.

«L’application des résolutions relatives aux salaires prises dans le cadre du dernier dialogue social (29 avril 2024) permettrait de reporter légèrement les horizons d’épuisement des réserves des régimes CMR-RPC et RCAR, sans toutefois assurer leur viabilité sur le long terme», prédit BAM.

Plus encore, pour le régime général de la CNSS (Caisse nationale de sécurité sociale), la baisse de la durée minimale de cotisation donnant droit à pension de 3.240 à 1.320 jours avancera de quelques années l’apparition du déficit global du régime et l’épuisement de ses réserves.

Face à ces perspectives, BAM estime que la mise en œuvre de la réforme systémique de ce secteur, à travers l’instauration du système à deux pôles (public et privé) «devient indispensable». Cette réforme, conclut le document, devrait permettre «la mise en place d’une tarification des régimes de retraite à même de résorber une grande partie de leurs engagements passés non couverts».

Abdellah Benahmed / Les Inspirations ÉCO



Gouvernance des EEP : une réforme en profondeur se prépare


Recevez les actualités économiques récentes sur votre WhatsApp Suivez les dernières actualités de LESECO.ma sur Google Actualités

Rejoignez LesEco.ma et recevez nos newsletters




Bouton retour en haut de la page