Bank Al-Maghrib: les chèques irréguliers seront désormais pistés
Lancement officiel, ce jeudi 15 avril, du Service de centralisation des chèques irréguliers (SCCI) mis en place par Bank Al-Maghrib et dont la gestion a été confiée à la société Checkinfo, filiale du groupe Creditinfo.
Les chèques irréguliers seront désormais pistés et répertoriés au sein du nouveau Service de centralisation des chèques irréguliers (SCCI), lancé officiellement ce jeudi 15 avril par Bank Al-Maghrib (BAM). La gestion de ce service a, quant à elle, été confiée à la société Checkinfo, filiale du groupe Creditinfo, qui a remporté l’appel d’offres international lancé en 2018. «Les travaux de ce projet qui intègre toute la place ont abouti, au terme de 2020, à la mise en place d’une plateforme technique dédiée à la centralisation des données sous-jacentes à ce nouveau service et au déploiement des dispositifs nécessaires pour sa gestion et sa commercialisation», explique Khalid Zbir, responsable de la direction réseau et présence de place au sein de la banque centrale. Depuis, les équipes de BAM et de Checkinfo ont réussi à finaliser le cadre procédural pour le fonctionnement de ce service et le test de ses différentes composantes avec un échantillon d’usagers.
«Après l’obtention du visa de la Commission nationale de contrôle de la protection des données à caractère personnel (CNDP), synonyme du respect des traitements prévus dans le cadre de ce service des dispositions relatives à la loi sur la protection des données personnelles, BAM a décidé d’ouvrir cette centrale aux usagers», explique Zbir.
Ce service aura ainsi pour mission de centraliser les relevés d’identité bancaire (RIB) des comptes de chèques dits irréguliers. «Un chèque peut changer de statut pour basculer dans l’irrégularité quand il est référencé à un compte qui a subi une clôture ou frappé d’indisponibilité, gel ou saisi sur comptes ou émis par des personnes interdites de chéquiers. Cette catégorie de chèques couvre aussi ceux déclarés par les banques en tant que chèques falsifiés, frauduleux, ou ayant fait l’objet d’opposition suite à un vol ou une perte», précise Khalid Zbir.
Les données sont ainsi collectées quotidiennement auprès du système bancaire et devront être enrichies par la suite par d’autres produits, notamment le blocage en ligne de provisions. Les canaux de consultation seront étendus à des lecteurs automatiques de chèques et aux TPE adaptés. «Ce sont ces données répertoriées auprès des banques de la place qui nous ont permis de développer ce service et d’offrir ce service aux entreprises, commerçants, entrepreneurs individuels pour pouvoir vérifier la régularité des chèques reçus», commente Sidi Mohamed Abouchikhi, président du conseil d’administration de Checkinfo. Ce nouveau service s’inscrit dans le cadre des initiatives entreprises par Bank Al-Maghrib pour contribuer à l’amélioration de l’environnement des affaires. Il s’ajoute ainsi au dispositif actuel de prévention et de lutte contre l’utilisation irrégulière de chèques en offrant aux commerçants et aux entreprises la possibilité de s’assurer de la régularité des chèques présentés pour le règlement de transactions. S’appuyant sur la plateforme de Checkinfo, le service offre à ses utilisateurs la possibilité de s’assurer instantanément de la régularité des chèques présentés afin de réduire tout risque de non-paiement. «Le Maroc fait partie des rares pays qui ont développé cette plateforme innovante. Cela permettra de contribuer à développer plus d’opportunités de vente, à améliorer le climat des affaires, à renforcer la crédibilité du chèque, à limiter la détention de liquidités et des risques inhérents et, enfin, à réduire les coûts de traitement du cash», commente Abouchikhi. Deuxième instrument de paiement après le cash, le chèque génère plusieurs incidents de paiements et désagréments auprès des commerçants et des particuliers. Bank Al-Maghrib, recense pas moins de 12 millions de comptes clôturés, 648.000 interdits de chéquiers et 466.000 chèques impayés à fin 2020. Pour réduire ces chiffres, les entreprises et professionnels marocains peuvent prétendre à cette plateforme à travers diverses formules de souscription. Les prix des consultations pour les professionnels ont par ailleurs été réglementés par Bank Al-Maghrib qui fixe un plafond de 10 DH par consultation.
«Le prix a été plafonné avec des formules d’abonnement de souscription au service qui permettent, selon les volumes, une dégressivité de la tarification, qui peut atteindre même moins de 3 DH. Le coût a été bien étudié pour répondre aux besoins des opérateurs de la place, principalement les TPE», indique Abouchikhi.
Aida Lo / Les Inspirations Éco