Audiovisuel : l’offre nationale affiche 13 chaînes TV et 37 radios
L’essentiel des activités de la Haute autorité de la communication audiovisuelle, appuyé par des indicateurs pertinents sur l’évolution de l’audiovisuel national, au titre de l’année 2021, a été rendu public. Détails.
Faisant état de la régulation des contenus audiovisuels, le rapport de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA) indique que, suite à des plaintes reçues de tiers ou sur autosaisine, le Conseil supérieur de la communication audiovisuelle (CSCA) a pris 56 décisions relatives aux programmes diffusés par les radios et télévisions publiques et privées. Il y est également stipulé que la HACA veille, conformément à l’article 165 de la Constitution, au respect du pluralisme d’expression des courants d’opinion et de pensée dans le domaine de l’audiovisuel, tant en périodes électorales qu’en dehors de ces périodes. En ce sens, le CSCA a encadré, par sa Décision n° 37-21, le pluralisme de l’expression politique dans les services de communication audiovisuelle durant les élections législatives, communales et régionales 2021, sur une période de 38 jours.
13 chaînes TV et 37 radios
Au 31 décembre 2021, l’offre audiovisuelle nationale comprenait 13 chaînes TV et 37 radios, selon le rapport. Les relevés trimestriels du pluralisme, établis hors de la période électorale, font savoir que plus de 962 heures ont été consacrées par les médias audiovisuels aux interventions des personnalités publiques. 39,51% de ce volume horaire global a concerné la prise de parole des acteurs politiques dans le cadre des émissions d’information monitorées, alors que le pourcentage est de 36,84% pour les acteurs associatifs, 17,79% pour les acteurs professionnels et 5,86% pour les acteurs syndicaux. Pour ce qui est de la consolidation de l’équité territoriale en matière de déploiement des services de radio et de télévision, la HACA a identifié et assigné, au cours de l’année 2021, 59 fréquences de radio FM dans 39 localités au profit des opérateurs publics et privés. Elle a également assigné à la SNRT deux nouvelles fréquences pour la diffusion de la télévision numérique terrestre dans la province d’Al Hoceima.
L’évolution des ressources financières
Les produits d’exploitation (chiffre d’affaires et subventions d’exploitation) des opérateurs marocains éditeurs de services radiophoniques et télévisuels, aussi bien publics que privés, ont connu une évolution sensible. Ils sont passés de 2,09 MMDH, en 2020, à 2,35 MMDH, en 2021, enregistrant une hausse de 12,86%.
La HACA explique cette évolution par le rebond du chiffre d’affaires des opérateurs publics de 41,54% (33,37% sans compter Médi1tv) entre 2020 et 2021. En revanche, le chiffre d’affaires des opérateurs privés continue sa dégringolade en passant de 409 MDH (336,98 MDH sans compter Médi1tv), en 2018, à 232,44 MDH, en 2021. Les produits d’exploitation du secteur sont générés majoritairement par les opérateurs publics qui ont réalisé 89% du volume global de ces produits, contre seulement 11% par les opérateurs privés. Concernant les opérateurs publics de l’audiovisuel, le rapport entre les subventions d’exploitation et le chiffre d’affaires reste constant.
En effet, les subventions constituent en moyenne 60% de ce volume global, alors que le chiffre d’affaires en représente 40%. Cependant, la composante des subventions d’exploitation des opérateurs éditeurs de services radiophoniques et télévisuels, tous secteurs confondus, a connu une croissance progressive ces deux dernières années. Le montant global de la subvention d’exploitation versée aux opérateurs radiophoniques privés en 2021, tel que déclaré par ces derniers, s’élève à 27,489 MDH, contre 9,678 MDH en 2020, soit une augmentation de 184%. Par ailleurs, le chiffre d’affaires généré par les services à accès conditionnel a poursuivi son évolution progressive, atteignant 10,70 MDH en 2021, contre 7,72 MDH à fin 2019 et 9,09 MDH en 2020. Cette évolution s’expliquerait par la forte demande du public en matière de consommation des services audiovisuels pendant la période de la pandémie, qui a agi comme catalyseur de la transformation des comportements de consommation chez les ménages et les individus. Le bouleversement des usages médiatiques a permis aux plateformes de VOD, déjà en plein essor, d’accélérer leur développement et de renforcer leur position.
Le chiffre d’affaires généré par les services audiovisuels à la demande (SAD) a atteint 7,61 MPDH. Le nombre des abonnés à ces services a connu une hausse de 111%, correspondant à une progression du chiffre d’affaires de 24%. En 2021, les SAC et SAD ont largement profité de la conjoncture pour faire bondir leurs audiences et diversifier leurs publics. En effet, grâce à cette performance, les services audiovisuels à la demande et ceux à accès conditionnel ont vu leur contribution au chiffre d’affaires des opérateurs audiovisuels privés passer de 2% en 2018 à 8% en 2021.
Les investissements globaux des opérateurs privés (hors production audiovisuelle)
Après une baisse de 61% en 2020, les investissements globaux des opérateurs de communication audiovisuelle privés ont connu une hausse de 97% en 2021, pour se stabiliser à 15,41 MDH, contre 7,81 MDH en 2020, 20,02 MDH en 2019 et 52,56 MDH en 2018. Ce niveau reste toujours faible par rapport aux années précédentes (hors 2020, année de Covid 19).
Dans le même sillage, les opérateurs radiophoniques privés (hors télévision) ont réalisé des investissements à hauteur de 12,85 MDH en 2021 contre 6,82 MDH en 2020 et 21,32 MDH en 2018. À ce titre, il est important de tenir compte du fait que l’opérateur Médi 1 TV, qui est devenu une société de l’audiovisuel public à partir de l’exercice 2021, a investi, à lui seul, 31 MDH en 2018.
Kenza Aziouzi / Les Inspirations ÉCO