Audiovisuel : comment la HACA a évalué la couverture des élections
À l’issue de son analyse de la grille des programmes des opérateurs audiovisuels qui ont procédé à la couverture des dernières élections, la HACA dresse une série de constats à l’issue des résultats obtenus du suivi assuré par le gendarme du secteur.
L’implication des médias audiovisuels publics et privés devra davantage se confirmer, en dépit des efforts qui ont été entrepris par les opérateurs du secteur lors des élections législatives et régionales du 8 septembre. Le rapport d’évaluation émanant de la haute autorité a porté sur une période de 38 jours, englobant la période de la pré campagne électorale (du 1er août au 25 août 2021), la période de la campagne officielle (du 26 août au 7 septembre 2021) et le jour du scrutin (le 8 septembre 2021). Au total, ce sont 5 télévisions et 15 radios publiques ainsi que 12 radios privées qui ont participé à la couverture des élections législatives générales, régionales et communales de 2021, soit 80% des services radiophoniques et télévisuels, publics et privés, composant le paysage audiovisuel national, indique la HACA.
Accès équitable aux médias, 6 partis ont bénéficié de 47% du temps d’antenne
Tout en rappelant que c’est la décision du Conseil supérieur de la communication audiovisuelle qui fixe les normes de l’accès équitable aux médias audiovisuels par les partis politiques participant aux élections, la HACA rappelle que la répartition des partis politiques en trois catégories s’est faite sur la base de leur représentativité parlementaire. Ainsi, la première catégorie de partis, constituée des six formations disposant d’un groupe au sein de l’une des deux chambres du Parlement, a bénéficié de 47% du temps d’antenne global alloué aux partis politiques participant au scrutin. Les neuf partis représentés au Parlement mais n’ayant pas de groupe propre, dans la deuxième catégorie, ont bénéficié ensemble de 29% du temps d’antenne global. «Ce constat montre que les temps d’antenne effectivement utilisés par les partis de ces deux catégories sont très proches des quotas prévus par la décision du Conseil supérieur fixés respectivement à 50 % et 30 %», souligne la HACA. La troisième catégorie, formée des 17 partis politiques non représentés au Parlement, a quant à elle obtenu 24% du volume global du temps d’antenne, une part qui dépasse le quota de 20% prévu par le gendarme du secteur. Ce supplément de temps d’intervention a été le fait de radios privées qui ont beaucoup sollicité des membres de ces partis non représentés au Parlement.
Les indicateurs de l’adaptation des grilles de programme
En dehors des spots de sensibilisation à l’importance de la participation au scrutin et les capsules d’explication relatives au déroulement des élections, 2.238 programmes, soit 458 heures de temps d’antenne au total, qui ont été diffusés ont un lien avec les différents aspects et thématiques du processus électoral. La HACA a aussi recensé 519 éditions de magazines d’information et de débat, ainsi que 1.719 journaux et bulletins d’information, qui ont été diffusés par les opérateurs concernés par le contrôle effectué. Pour sa part, le temps d’antenne quotidien moyen occupé par les interventions audiovisuelles des personnalités partisanes s’est élevé à cinq heures, contre environ une heure en période non électorale. «Parallèlement à l’aménagement de leurs grilles de programmes habituelles, les radios et télévisions ont programmé de nouvelles émissions dédiées aux élections, en vue d’ajuster leur offre d’information aux besoins et impératifs propres au contexte électoral», indique le diagnostic de la HACA.
La complémentarité a été présente entre médias audiovisuels publics et privés
La HACA constate dans ce registre que les chaînes publiques de radio et de télévision ont adopté depuis le mois d’août 2021 une programmation spécifique comportant plusieurs programmes dédiés aux élections. Au total, ce sont 296 heures de temps d’antenne qui ont été consacrées à ces programmes ayant traité des élections, en tout ou en partie, précise la HACA. «En revanche, la majorité des services privés de radio et de télévision n’ont entamé leur programmation électorale qu’après le début de la campagne officielle», déplore la HACA qui a rappelé aussi que les radios et télévisions publiques ont été plus mobilisées par la diffusion des programmes électoraux prévus, selon les normes encadrant la période de la campagne officielle. La HACA a constaté que les programmes diffusés ont permis de réaliser une certaine complémentarité entre l’offre d’information du pôle public et celle des opérateurs privés. Le volume horaire global consacré aux élections par les services de radio et de télévision privés s’est élevé à 162 heures, soit une moyenne quotidienne de 4 heures 15 minutes.
Participation des jeunes, le score s’améliore
Le rapport de la HACA a recensé 369 contenus radiophoniques et télévisuels ayant donné la parole à des jeunes à propos de questions relatives aux différentes étapes, opérations et thématiques du processus électoral, soit 20% du volume total des programmes où des intervenants ont pris la parole. La couverture audiovisuelle de l’actualité électorale de la journée du scrutin a été également marquée par la diffusion de plusieurs reportages et comptes-rendus mettant l’accent sur la participation au vote des jeunes de 18 à 25 ans, précise le rapport de la HACA. A noter que dans la moitié des programmes de la campagne officielle, notamment les capsules d’expression partisane et la couverture des meetings, la part de la présence des jeunes a été aussi convaincante pour la HACA.
Younes Bennajah / Les Inspirations ÉCO