Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, au moins 1 enfant sur 4 souffre de la pauvreté
Lors de la Conférence régionale de la Pauvreté de l’Enfant qui s’est tenue le 15 mai à Rabat, l’UNICEF a révélé que la pauvreté à un impact sur au moins 29 millions d’enfants, soit un sur quatre enfants dans toute la région analysée. Ces enfants qui vivent dans la pauvreté sont privés du minimum vital pour au moins deux besoins essentiels, incluant un logement convenable, de l’eau potable ou assainie, de la nourriture nutritive, des services médicaux de bonne qualité, une formation primaire, et l’accès aux informations.
Geert Cappelaere, Directeur de la branche de l’UNICEF dans la région MENA (Middle East and North Africa) explique que « les enfants ayant été privés de l’essentiel au début de leur vie sont plus susceptibles, en grandissant, d’être pris au piège dans un cycle vicieux de pauvreté. ». En effet, les découvertes de l’UNICEF montrent que le manque d’éducation est conducteur des inégalités, car les enfants qui vivent dans un ménage dirigé par un membre de la famille qui n’a pas été instruit ont deux fois plus de chances de vivre dans la pauvreté. En tout, un quart des enfants âgés de 5 à 17 ans ne sont pas inscrits à l’école ou bien sont en retard de deux ans par rapport aux enfants de leur âge.
Parmi les autres conclusions de l’UNICEF, on retient aussi que presque la moitié des enfants se trouvant en région MENA n’ont pas été immunisés à la naissance à la plupart des maladies qui sont vaccinables, et qu’un enfant sur cinq doit marcher plus de 30 minutes pour aller chercher de l’eau potable. Enfin, un peu plus d’un tiers des enfants de la région vivent dans une maison sans eau courante.
Les politiques publiques en faveur de l’enfance sont très peu nombreuses dans ces pays, au même titre de que les actions autonomes, qui restent marginales et souffrent d’un manque de soutien à l’échelle nationale. Geert Cappelaere déclare que, « tant qu’il n’y aura pas, dans ce secteur, de l’investissement public ou privé organisé par le gouvernement, la société civile, ou des agences internationales, la situation n’évoluera que très peu ».
Même si des progrès importants ont été faits dans la plupart des pays pour réduire la pauvreté, le nombre d’enfants ayant des conditions de vie délétères reste trop haut. Aussi, on constate une nette régression des gains faits durant les dernières décennies dans les pays qui ont été affectés par des conflits.