Maroc

Apprentissage intra-entreprise : un modèle gagnant pour la formation professionnelle au Maroc

Le ministre de l’Emploi a mis en lumière l’efficacité des Centres de formation par apprentissage intra-entreprise (CFA-IE). Ces centres, fruits d’un partenariat public-privé, forment des milliers de jeunes au sein même des entreprises, favorisant ainsi leur insertion professionnelle et la compétitivité des entreprises marocaines. Lors de sa tournée dans la région de Fès-Meknès, Younes Sekkouri a visité le CFA-IE de Lear à Meknès, fleuron de ce dispositif, qui forme 3.600 apprentis sur trois ans.

Younes Sekkouri, ministre de l’Emploi, était mercredi dans la région de Fès-Meknès pour le lancement officiel de l’année de formation professionnelle 2024-2025. Cette tournée s’inscrit dans le cadre des orientations royales pour renforcer la qualification des jeunes et améliorer leur employabilité. Au cours de sa visite, le ministre s’est rendu dans deux centres de formation emblématiques de la région.

Le premier arrêt est le Centre de formation par apprentissage intra-entreprise (CFA-IE) de Lear, une entreprise spécialisée dans le câblage automobile à Meknès. Ce centre, véritable vitrine de la collaboration entre les secteurs public et privé, forme et insère pas moins de 3.600 apprentis sur une période de trois ans.

La deuxième étape a conduit Sekkouri au Centre de formation et de qualification dans les métiers de l’artisanat Batha (CFQMA) à Fès, qui accueille cette année 487 apprentis, témoignant de l’importance accordée aux métiers traditionnels dans la stratégie nationale de formation professionnelle.

Ces visites ont permis au ministre de constater de visu les avancées réalisées dans le domaine de la formation professionnelle et d’échanger avec les différents acteurs impliqués, formateurs, apprentis, et responsables d’entreprises.

Sekkouri a saisi cette occasion pour encourager les différents partenaires à poursuivre leurs efforts avec la même énergie et le même esprit d’innovation, soulignant que le succès de cette nouvelle année de formation repose sur la collaboration et le dévouement de tous pour répondre aux attentes des jeunes et aux besoins économiques du pays.

Les Centres de formation par apprentissage intra-entreprise , un modèle d’efficacité
Le dispositif des Centres de formation par apprentissage intra-entreprise (CFA-IE) est au cœur de la stratégie du Département de la Formation professionnelle. Ces centres, fruits d’un partenariat étroit entre le gouvernement, le ministère de tutelle et le secteur privé, visent à développer les compétences des jeunes en parfaite adéquation avec les besoins des entreprises.

«Cette approche novatrice facilite non seulement l’insertion professionnelle des apprenants, mais contribue également à améliorer la compétitivité des entreprises marocaines», a indiqué Sekkouri.

À ce jour, plus de 50 CFA-IE ont vu le jour à travers le Royaume, principalement dans des secteurs stratégiques tels que le textile, l’automobile, le cuir et l’hôtellerie. Le succès de ce modèle est indéniable, avec un taux d’insertion dépassant les 80%.

Ces centres offrent aux jeunes une formation technique et pratique directement au sein des entreprises, créant ainsi un pont solide entre l’apprentissage théorique et les réalités du monde professionnel. Lors de sa visite au CFA-IE de Meknès, le ministre a pu apprécier l’efficacité de ce modèle. Il a souligné l’importance de cette approche, particulièrement adaptée aux jeunes n’ayant pas achevé leur cursus scolaire traditionnel.

«Ce type de formation permet à des jeunes ayant un niveau baccalauréat, ou inférieur, de bénéficier d’une formation pratique, avec 80% du temps consacré à l’aspect pratique et seulement 20% à la théorie», a-t-il expliqué.

Le ministre a également mis en avant la politique salariale équitable adoptée par les entreprises partenaires, qui rémunèrent les apprentis au même titre que les employés réguliers.

Tremplin vers l’emploi
Parallèlement au développement des CFA-IE, le ministère poursuit la mise en œuvre du système de Validation des acquis de l’expérience professionnelle (VAEP). Ce dispositif, destiné aux salariés et aux professionnels non salariés, vise à faciliter l’intégration sur le marché du travail en reconnaissant officiellement les compétences acquises par l’expérience.

Cette année, de nouveaux accords ont été signés avec le secteur de l’artisanat et les chambres professionnelles de quatre régions du Maroc. Ces partenariats ambitionnent de certifier plus de 100 salariés par an entre 2023 et 2026.

Depuis son lancement, le programme VAEP a déjà permis à environ 1.500 salariés des secteurs du BTP, du textile et de l’habillement, de la transformation de la viande, ainsi que de l’artisanat de faire reconnaître officiellement leurs compétences. Le ministre a souligné l’importance de ce programme dans le contexte socio-économique actuel.

«La VAEP est un outil précieux pour valoriser l’expérience professionnelle et faciliter la mobilité des travailleurs. Elle répond à un double objectif : permettre aux individus de progresser dans leur carrière et aider les entreprises à identifier plus facilement les compétences dont elles ont besoin», a-t-il expliqué.

Préservation des métiers traditionnels : Le CFQMA de Fès, un modèle de transmission des savoir-faire ancestraux
La visite du ministre au CFQMA de Fès a mis en lumière l’importance accordée à la préservation des métiers traditionnels et à la transmission des savoir-faire ancestraux. Cette étape de sa tournée s’inscrit dans une démarche plus large visant à valoriser l’artisanat marocain tout en favorisant l’insertion professionnelle des jeunes dans des secteurs porteurs de l’identité culturelle du Royaume.

Le CFQMA, qui accueille cette année 487 apprentis, joue un rôle central dans la stratégie du ministère pour la promotion de l’artisanat. Lors de sa visite, le ministre a pu observer de près les conditions d’apprentissage au sein du centre, en se rendant notamment dans les ateliers dédiés à la sellerie traditionnelle, au travail du cuir et à la fabrication d’instruments de musique.

Ces métiers, bien que faisant partie intégrante du patrimoine culturel marocain, sont aujourd’hui menacés de disparition faute de relève suffisante. Lors de sa visite, le ministre a particulièrement insisté sur les conditions d’apprentissage offertes aux apprentis et aux maîtres artisans, ainsi que sur la qualité des équipements mis à disposition pour garantir une formation d’excellence. Cette approche s’inscrit dans une volonté plus large de conjuguer développement économique et préservation du patrimoine culturel.

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO



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