Le ministre de l’Éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique Saïd Amzazi a souligné, mardi à Casablanca que les dépenses du Maroc en recherche et développement (R&D) constituent 0,8% du PIB en 2017.
‘’Même si le budget alloué à la recherche scientifique et technique au Maroc reste de l’ordre de 0,8% du PIB, ce sont avant tout les procédures d’engagement de ce financement qui posent vraiment problème’’, a-t-il fait observer, relevant que si ce taux est faible comparativement à celui des pays de l’OCDE (2,3%), il est cependant en progression par rapport à 2016 (0,34%).
En effet des ‘’sommes considérables’’ restent non utilisées par les universités tant les procédures sont complexes, lentes et totalement inadaptées aux particularités et aux spécificités de la fonction recherche, qui exige souplesse et réactivité, a-t-il expliqué dans une allocution prononcée dans le cadre de la 8è édition du colloque X-Maroc, organisée, sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, sur le thème ‘’La Recherche & Développement comme levier de croissance’’.
D’après le dernier rapport de l’UNESCO qui évalue l’investissement des pays dans la R&D, le Maroc, avec ses 14 milliards de dirhams de fonds alloués à la recherche, est classé 3ème en Afrique, après l’Égypte et l’Afrique du sud a précisé le ministre.
Avec ses 35 000 chercheurs, le Maroc est le pays africain qui compte le plus de chercheurs, soit environ 1800 chercheurs par million d’ habitants, a-t-il ajouté, soulignant qu’au royaume, 22 % seulement des fonds proviennent du privé, alors que l état continue de financer à hauteur de 73% la recherche.
Selon le ministre, qui cite des statistiques de l Office marocain de la propriété industrielle et commerciale, au Maroc, ce sont près de 2000 brevets qui sont déposés chaque année mais qui peinent toujours à mobiliser des levées de fond pour être exploités.
D’autre part, a-t-il poursuivi, selon l ‘indice mondial 2018 de l’ innovation, même si le Maroc accuse un léger recul sur la liste des 126 économies évaluées, il enregistre une performance positive du ratio d’efficacité de l’ innovation, qui traduit la capacité à transformer les investissements dans l’innovation à des produits et des services innovants, passant de la 71ème place en 2017 à la 65è place en 2018, et il se positionne tout de même au 10è rang parmi les 30 pays de la catégorie économique à revenu moyen-inférieur.
Par contre, a-t-il noté, l’édition 2018 de ce classement, révèle un constat que ‘’l’ on ne peut que déplorer’’ à savoir le déclin du nombre de diplômés en sciences et ingénierie qui a affecté l’indice du capital humain et qui expliquerait le léger recul du Maroc.
M. Amzazi a, par ailleurs, plaidé pour un rapprochement dans un vaste écosystème entre tous les acteurs impliqués dans le système de l’innovation, à savoir les entreprises engagées dans des projets innovants, les porteurs de projets, les universités, les centres de recherche, les organismes de capital-risque et les pôles de développement technologiques. Il a, à cet égard, suggéré surtout d’institutionnaliser cet écosystème par un véritable encadrement législatif et des mesures incitatives.
Il a aussi appelé les universités à communiquer davantage sur leur savoir-faire, sur leur expertise et gagner la confiance des industriels, qui bien souvent ‘’sont loin d’être conscients de ce que l’innovation peut leur apporter, tout concentrés qu’ils sont sur leur productivité et leurs gains’’.
Les entreprises doivent, de leur côté, croire au potentiel de l’innovation pour leur propre croissance et lui consacrer une partie de leurs investissements, a-t-il poursuivi.
‘’S’il veut continuer à attirer les investisseurs étrangers, le Royaume doit favoriser un climat propice à l’innovation’’, a-t-il dit.
Il s’est, par ailleurs, félicité de ‘’l’excellente initiative des bourses CIFRE’’ (Convention industrielle de formation par la recherche), lancée en 2017 avec l’Ambassade de France, afin de financer le travail de recherche des ingénieurs marocains, dans le cadre d’un doctorat, au sein d’une entreprise Française, sur une problématique qui lui est propre.
‘’Ces bourses CIFRE incarnent une stratégie gagnant-gagnant, qui mériterait d’être très vite appliquée au Maroc pour profiter aux industries marocaines, sous forme de bourses CIFRE Maroc, cofinancées par notre Ministère, le Ministère de l ‘Industrie, de l ‘ Investissement, du Commerce et de l ‘ Économie Numérique, et l’ entreprise qui accueille le chercheur’’, a-t-il estimé.
Initiée par le Groupe X-Maroc, association marocaine qui regroupe les anciens élèves de l’école polytechnique (France) domicilié au Maroc en collaboration avec l’École nationale supérieure d’électricité et mécanique (ENSEM), Moroccan association for science, innovation et research) (MASCHIR) et l’Université Mohammed VI des sciences de la santé, cette édition est marquée par l’attribution de Prix à des projets de recherche et de développement.
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