Aires marines protégées : 10% des eaux marocaines couvertes à l’horizon 2030

Doté actuellement de huit aires marines protégées (AMP) réparties sur le long de ses côtes méditerranéenne et atlantique, le Maroc crée de nouvelles réserves marines pour protéger son littoral avec la création de quatre autre nouvelles réserves marines supplémentaires pour la pêche durable, situées à Agadir, Larache, Nador et Boujdour.
10% des aires marines. C’est l’objectif visé par le Maroc de sa surface maritime protégée à l’horizon 2030. Doté actuellement de huit Aires marines protégées (AMP) réparties sur le long de ses côtes méditerranéenne et atlantique, le Maroc a déjà adopté un ensemble de mesures juridiques, institutionnelles et opérationnelles pour protéger ses écosystèmes marins et côtiers, notamment dans le cadre de la Stratégie nationale de développement durable (SNDD), mais, aussi, la continuité de la stratégie Halieutis.
«L’équivalent de 30% d’aires marines protégées permettrait d’augmenter la biomasse des poissons offrant plus de certitude à l’industrie de la pêche, tout en augmentant considérablement la valeur ajoutée pour les communautés locales», a souligné Leila Benali, ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, lors de la séance d’ouverture de la 8e édition du Forum de la mer, au milieu de semaine, à El-Jadida.
C’est pour atténuer les impacts des changements climatiques et appuyer la résilience de l’océan pour une pêche durable que le Maroc a créé ces réserves marines. Elles visent à réhabiliter les zones dégradées, protéger la biodiversité et garantir son renouvellement.
Actuellement, trois réserves marines : Alboran, Massa et Mogador, ont été initialement créées dans le but de favoriser le «développement durable» de la pêche artisanale ainsi que trois parcs nationaux mixtes avec une extension maritime, à savoir Souss-Massa, Khnifiss et Al-Hoceïma.
Quatre nouvelles réserves marines supplémentaires
Par ailleurs, le programme a inclu aussi la création de quatre autre nouvelles réserves marines supplémentaires pour la pêche durable, situées à Agadir, Larache, Nador et Boujdour. Les zones d’interdiction ont été déjà délimitées.
Dans la même optique, plusieurs zones d’importance écologique pour les poissons et la biodiversité ont été protégées, telles que les zones de reproduction des poissons pélagiques et les zones rocheuses, contribuant ainsi à la restauration de l’équilibre écologique et à l’amélioration de la productivité biologique.
Grâce à ces mesures, la production totale halieutique réalisée dans les eaux marocaines est resté relativement stable en oscillant autour d’une moyenne de 1,4 million de tonnes ces dernières années (soit le même niveau que 2023). En effet, dans le contexte du changement climatique, certains stocks, comme celui de la sardine, ont été impactés.
Toutefois, cet impact semble être compensé par d’autres espèces. La baisse des captures de sardines a ainsi été compensée par une augmentation des captures de maquereaux, chinchards et anchois, des espèces moins exploitées que la sardine, qui ont profité de la situation de réchauffement.
Néanmoins afin de retrouver le niveau du stock initial des petits pélagiques, particulièrement la sardine, le Secrétariat d’Etat a entrepris des mesures de gestion afin d’assurer la durabilité de ce stock, notamment le repos biologique et d’autres mesures pour redresser l’état des stocks, entre autres, les fermetures spatio-temporaires, le zoning, etc.
La qualité des eaux de baignade a augmenté à 93% en 2024
Par ailleurs, la loi sur le littoral a été adoptée, posant les fondements d’une gestion intégrée des zones côtières, en conformité avec les engagements internationaux du Maroc, notamment le Protocole GIZC de la Convention de Barcelone sur la protection de la mer Méditerranée et de son littoral.
En ce qui concerne la lutte contre la pollution, Leila Benali a mis l’accent sur des résultats positifs du Plan d’action «Littoral sans plastique», en appui avec les efforts menés dans le cadre du Plan national d’urgence contre la pollution marine accidentelle, indiquant que «le taux de conformité de la qualité des eaux de baignade a augmenté à 93% en 2024, contre 88% en 2021» et que «les déchets collectés sur les plages ont baissé de 21%».
Elle a noté aussi que la préservation des milieux fragiles, notamment marins, «est aujourd’hui au cœur de la Stratégie nationale de développement durable (SNDD), cadre de référence pour l’intégration des principes de durabilité dans toutes les politiques sectorielles et territoriales».
Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO