Maroc

Agroalimentaire en Afrique subsaharienne : adapter l’offre marocaine à la demande locale

Comment le Maroc peut adapter son offre agroalimentaire pour mieux tirer profit des opportunités sur le continent, quel sera le poids de ce secteur dans les années à venir et, surtout, comment tirer profit de la ZLECAF ? Eléments de réponses.

Les reco’ pour valoriser l’agroalimentaire
Au Maroc, plusieurs pistes sont évoquées pour renforcer les échanges et les investissements dans le secteur agroalimentaire avec les partenaires du continent. Ces recommandations ont pour but d’aider les exportateurs agroalimentaires à surmonter les obstacles actuels liés, notamment, au transport des marchandises et à la logistique (tarifs, transit time et time-to-market, faiblesse des infrastructures routières, portuaires et aéroportuaires, délais de dédouanement…), ou encore les obstacles liés au paiement, à la sécurité et à la stabilité politique de certains pays.

Parmi les démarches préconisées, c’est d’abord ne pas se limiter aux pays francophones d’Afrique. Ensuite, étudier l’opportunité de l’exportation collaborative : consortiums d’exportation, comptoirs et bureaux de représentation commerciale, … De même, dans le cadre de la transformation locale, il y a lieu de considérer l’opportunité d’investir dans les pays africains pour valoriser et exporter les produits agricoles nationaux : arachide, mangue, ananas, … La BAD investit dans le développement de Zones spéciales de transformation des produits agroalimentaires (ZSTPA). Pour les experts, il est nécessaire d’adapter l’offre marocaine à la demande et aux spécificités des économies africaines à travers une véritable appropriation de la connaissance du marché continental par le secteur privé national. Enfin, il faut construire des écosystèmes complémentaires à l’industrie marocaine à travers, notamment, des joint-ventures et des alliances d’entreprises.

Agroalimentaire an Afrique : Un marché de 1.000 milliards de dollars en 2030
Ce sont des chiffres de la Banque Africaine de Développement : le secteur agroalimentaire africain devrait représenter en valeur 1.000 milliards de dollars américains d’ici 2030. En Afrique, la demande des consommateurs pour les produits alimentaires augmente à un rythme sans précédent. Cette croissance, selon la BAD, est alimentée par trois facteurs : la première raison tient à la taille du marché car, avec une population de 1,2 milliard d’habitants, l’Afrique est actuellement le second continent le plus peuplé du monde, derrière l’Asie. Selon les prévisions des Nations Unies, sa population pourrait atteindre 2 milliards d’ici 2030, et 2,5 milliards en 2050. Cela signifie qu’un consommateur de la planète sur cinq sera africain. La deuxième est liée à la qualité. Les taux de croissance soutenus du PIB dans différents pays africains se sont traduits par une augmentation des revenus de certains segments de la population. Enfin, toujours selon la BAD, la troisième raison est que les métropoles africaines offrent de nombreuses possibilités d’investissement résultant du triptyque : « forte consommation, concentration du pouvoir d’achat et agglomération (c’est-à-dire avec des coûts de distribution réduits et fixes)».

Agroalimentaire : l’atout de la ZLECAF
Depuis son entrée en vigueur, il y a un an et demi, la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) peine encore à se concrétiser de façon éclatante. Mais une fois réellement opérationnelle, elle contribuera, à coup sûr, à un meilleur développement des échanges dans le domaine de la production et de la transformation agricoles. «L’intégration régionale en est un exemple typique, comme en atteste la récente ratification de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), qui offre le potentiel de faire de l’Afrique la plus grande zone de libre-échange de la planète», note la BAD. Cela, d’autant plus que les échanges intra-africains sont dominés par des produits de base. Toutefois, «il est impossible de s’inscrire dans une industrialisation à l’échelle régionale sans une volonté politique qui fait le pari de céder une part de souveraineté pour mutualiser les investissements, mettre en commun les actifs et instaurer une gouvernance qui assure l’équité dans la répartition des bénéfices», rappelle Raony Cabral Silva, Consultant en stratégie opérationnelle dans le secteur financier et expert à «Je m’engage pour l’Afrique».

Abdellah Benahmed / Les Inspirations ÉCO



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