Maroc

Agroalimentaire en Afrique : comment le Maroc peut jouer la carte de la transformation locale ?

Le secteur de l’agroalimentaire présente de nombreuses opportunités sur le continent. Mais le principal défi est celui de la transformation locale des ressources. Et le Maroc, qui dispose d’une puissante industrie agroalimentaire, peut bel et bien y contribuer.

C’est l’un des secteurs qui offrent le plus d’opportunités aux entreprises marocaines sur le continent. L’agroalimentaire apparaît, en effet, plus que jamais comme un véritable moteur de développement des échanges commerciaux entre le Royaume et ses partenaires africains, mais aussi un moyen de renforcer ses investissements au Sud du Sahara. Et ce, surtout dans le contexte actuel de crise économique généralisée, à cause du conflit en Ukraine et de la pandémie du Covid-19.

Cette dernière a ainsi mis en avant la résilience de l’économie nationale, notamment de certains de ses secteurs productifs, à l’image de l’agroalimentaire. Une expérience à faire valoir. «Il n’y a aucune raison qui justifie le fait de trouver des produits agroalimentaires importés sur les marché marocain et africain, alors qu’ils peuvent être fabriqués localement», déclarait, à juste titre, Eyad Sobh Mansour, président de la commission du commerce extérieur de la FENAGRI (Fédération nationale de l’agroalimentaire), lors d’un événement à Casablanca. Cela, tout simplement parce que le Maroc dispose, aujourd’hui, d’une industrie exportable et exportatrice dans le domaine de l’agroalimentaire.

D’ailleurs, au-delà de la FENAGRI, ils sont nombreux à partager le même avis. «Nous sommes convaincus que le Maroc a le potentiel pour se positionner en tant que hub d’innovation majeur dans le secteur agro-industriel en Afrique. Il dispose d’un pool de talents bien formés, d’instituts de recherche reconnus à l’échelle continentale et d’entreprises rayonnant sur les marché national et international», constate Salma Kabbaj,Fondatrice d’Impact Lab.

Pour sa part, Hervé Omva, Président de l’IDRC-Africa (Initiatives Développement Conseils), considère l’exemple marocain comme l’un des plus aboutis sur le continent, et il reste convaincu que c’est un plus pour les pays africains. «Il y a des exemples, comme en RDC Kinshasa, Nigéria, Sénégal, Cameroun, Maroc, Côte d’Ivoire, et bien d’autres initiatives en gestation, mais nous avons besoin de parler entre Africains… L’Afrique est un puissant marché qui, à lui seul, peut contribuer au développement du continent».

Dans ce contexte, la contribution de l’agroalimentaire sur le continent devra passer par la transformation locale de ses ressources, afin d’éviter la poursuite des exportations brutes des matières premières. Et pour cela, «il convient de capitaliser sur ces atouts et de faire converger les différentes dynamiques, tout en créant un environnement propice au développement d’un écosystème de startups agritech performantes. Il faut aussi s’assurer que l’accès à la technologie se démocratise, tant en termes de coûts que de facilités d’usage, pour toucher l’ensemble des acteurs de cet écosystème», renchérit Salma Kabbaj.

En tout cas, ce n’est pas le potentiel qui manque. Selon la Banque mondiale, d’ici 2030, les importations alimentaires en Afrique passeront à 150 milliards de dollars par an, d’où l’urgence de mettre en place des schémas d’échanges commerciaux win-win avec le continent, dont le secteur agroalimentaire pourrait peser 1.000 milliards de dollars en 2030.

Abdellah Benahmed / Les Inspirations ÉCO



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