Agriculture : Fès-Meknès mise sur la reconversion biologique de 16.500 ha
Fès-Meknès se lance dans une véritable révolution agricole en misant sur la reconversion biologique de 16.500 ha. Cette initiative vise à positionner la région en tant que pôle majeur de l’agriculture biologique, répondant ainsi à la demande croissante des consommateurs en quête de produits respectueux de l’environnement et de leur santé.
Fès-Meknès affiche de grandes ambitions dans le domaine de l’agriculture biologique. Ambitionnant de faire passer la surface cultivée pour cette filière de 2.040 ha en 2019 à 16.500 ha en 2030, dont 72% dédiés à la culture de l’olivier, la région entend devenir un acteur majeur de la production biologique dans le pays. Dans cette perspective, elle vient de lancer un projet visant à accompagner huit groupements locaux de producteurs d’olives, de figues, de safran et de plantes aromatiques et médicinales (PAM). Le projet, initié dans le cadre du Programme de revitalisation des territoires ruraux Marocains par l’emploi et l’entrepreneuriat dans le secteur agricole et para-agricole (TREEA), a pour objectif principal la certification des exploitations agricoles biologiques et la recherche de partenaires commerciaux.
Vers la reconversion de 1.490 ha d’ici 2024
Afin de mieux cibler les actions à entreprendre, le projet débutera par la réalisation d’un diagnostic approfondi. Ce programme permettra d’identifier les exploitations agricoles dont les pratiques sont compatibles avec les normes de l’agriculture biologique, ainsi que les superficies potentielles dans chaque groupement, cercle et filière concernés. Ce processus permettra ainsi d’identifier 1.490 ha de superficies potentielles pouvant être converties à l’agriculture biologique, d’ici 2024.
Concrètement, le projet accompagnera trois groupements d’agriculteurs à El Menzel (province de Sefrou) dans la filière de l’olive, avec une superficie estimée à 1.000 ha. À Agourai, dans la province d’El Hajeb, deux groupements d’agriculteurs bénéficieront d’un soutien dans la filière des PAM, avec une superficie estimée à 450 ha. Les filières des figues et du safran seront également prises en compte, avec respectivement 15 ha identifiés à Ghafsay et Imouzzer Marmoucha. 10 ha à Azrou portent sur les plantes aromatiques et médicinales.
Un projet holistique pour la conversion biologique
Porté par la Direction régionale de l’agriculture (DRA) de Fès-Meknès, ce projet comporte plusieurs volets essentiels. Tout d’abord, il consiste à identifier les exploitations des huit groupements de producteurs dont les pratiques agricoles sont conformes aux normes de l’agriculture biologique, et à déterminer les superficies potentielles pouvant être certifiées biologiques.
Ensuite, des manuels de procédure et des fiches de suivi seront élaborés pour accompagner et guider les agriculteurs dans leur transition vers des méthodes de production biologique. Les producteurs seront également formés aux techniques de culture biologique et bénéficieront d’un soutien pour l’obtention de la certification en agriculture biologique. D’autre part, le projet vise à soutenir les agriculteurs dans la recherche de partenaires commerciaux et la mise en place de circuits de commercialisation pour leurs produits certifiés biologiques. Cela inclut la recherche d’agrégateurs pour l’exportation, la prospection de circuits courts et la recherche de partenaires de distribution. L’objectif est de garantir aux agriculteurs une valorisation optimale de leurs produits biologiques, tout en favorisant le développement économique de la région.
Une collaboration multipartite pour promouvoir l’inclusion de la petite agriculture
Ce projet, qui s’inscrit dans le cadre du programme TREEA, bénéficie d’un financement de la Commission de l’Union Européenne, ainsi que d’un don et d’un prêt de l’AFD (Agence française de développement), dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie «Generation Green» (GG). Les objectifs de ce programme, qui concerne Fès-Meknès, l’Oriental et le Souss-Massa, sont multiples et se concentrent sur différents aspects de développement rural. Tout d’abord, il vise à rendre les territoires ruraux attractifs en privilégiant le développement de la classe moyenne rurale, en accord avec la stratégie GG. Cela comprend des volets tels que l’inclusion économique des populations rurales, en mettant l’accent sur les jeunes et les femmes, ainsi que l’efficacité et la durabilité économique et environnementale des chaînes de valeur agricoles. Le programme soutient également l’appui, le conseil, la recherche et la digitalisation de l’agriculture.
Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO
