Maroc

Agriculture bio : des défis réglementaires pour un développement international

En marge de la Foire de l’agriculture biologique de Meknès, la direction régionale de l’agriculture de Fès Meknès, l’AFD et l’Union européenne ont exploré les enjeux de ce secteur en s’alignant sur la stratégie «Génération Green 2020-2030».

L’agriculture biologique au Maroc connaît un développement significatif, comme en témoigne la Foire de l’agriculture biologique organisée à Meknès les 25 et 26 juin 2024. En marge de cette rencontre, la direction régionale de l’agriculture (DRA) de Fès-Meknès, en collaboration avec l’Agence française de développement (AFD) et l’Union européenne, a organisé une conférence, dans le cadre du programme IHYAE, dédiée à l’agriculture biologique.

S’inscrivant dans le cadre de la stratégie nationale «Génération Green 2020-2030», cette conférence a abordé les aspects du secteur biologique à travers deux panels distincts. Le premier a dressé un état des lieux de la filière au Maroc, explorant les stratégies de développement, le marché, la rentabilité et les leçons tirées des programmes existants. Le second panel s’est concentré sur la réglementation, identifiant les obstacles techniques, les contraintes liées à la certification et le positionnement du Maroc sur la scène internationale.

Perspectives de l’agriculture biologique marocaine
Intervenant à cette rencontre, Fatim Zahra Elmiri, coordinatrice nationale du projet de Dialogue technique agricole et forestier maroco-allemand (DIAF) a souligné que le ministère de l’Agriculture marocain a mis en place un programme d’accompagnement des groupements agricoles spécialisés dans le bio dans la région de Fès-Meknès.

Ce programme offre un soutien technique pour l’intégration des pratiques biologiques, la certification des exploitations et l’exploration des opportunités d’exportation. Elmiri a mis en avant la nécessité de partager les expériences des agriculteurs marocains, leurs défis et les contraintes rencontrées lors de la conversion vers le bio.

L’événement est également une opportunité de s’inspirer de l’expertise allemande en matière d’agriculture biologique, notamment des approches utilisées en Europe et en Allemagne pour le développement de ce secteur. La collaboration entre le Maroc et l’Allemagne dans le domaine de l’agriculture biologique s’avère donc essentielle pour atteindre les objectifs de la stratégie «Génération Green».

Notons que la stratégie «Génération Green 2020-2030» vise à doubler le produit intérieur brut agricole et les exportations, tout en renforçant la compétitivité des produits marocains. L’agriculture biologique est identifiée comme une filière à fort potentiel dans ce cadre.

Fès-Meknès : 16.500 hectares consacrés au bio à l’horizon 2030
Pour la région de Fès-Meknès, l’objectif à l’horizon 2030 est d’atteindre 16.500 hectares de surfaces agricoles consacrées au bio, dont 72% pour l’olivier. En 2023, la superficie certifiée bio dans la région s’élevait à 3.107 hectares, représentant 23% de la superficie nationale en bio, avec une production totale de 14.053 tonnes.

L’événement a été marqué par la remise de huit certificats à des coopératives de la région Fès-Meknès, reconnaissant leurs efforts dans l’adoption de pratiques agricoles durables. Ces certifications concernent principalement la culture de l’olivier, des plantes aromatiques et médicinales, du figuier et du safran, couvrant une superficie de 3026,5 hectares.

170 millions d’euros pour révolutionner l’agriculture marocaine
Au cœur de cette transformation agricole se trouve le Programme IHYAE (Programme de revitalisation des territoires ruraux par l’emploi et l’entrepreneuriat agricole et para-agricole au Maroc), un élément clé de la Stratégie Génération Green 2020-2030.

Ce programme ambitieux, né de la collaboration entre le ministère de l’Agriculture, l’Agence française de développement et l’Union européenne, témoigne d’un engagement international fort pour un développement rural durable et inclusif.

Avec un budget de 170,6 millions d’euros, dont 150,6 millions apportés par l’AFD et 20 millions par l’UE, IHYAE dispose de moyens nécessaires pour stimuler l’innovation, soutenir l’entrepreneuriat agricole et créer des emplois dans les zones rurales.

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO


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