Agadir : le lourd fardeau des hôtels fermés

La destination Agadir voit une partie significative de sa capacité d’accueil classé paralysée : 19 établissements totalisant 6.524 lits restent hors service jusqu’à présent alors que la destination continue d’enregistrer des performances positives en matière de fréquentation touristique. Ces hôtels abandonnés à leur sort ou projets inachevés altèrent le paysage urbain et limitent le développement de la capacité litière au moment où le fonds de reprise, déjà annoncé, n’est toujours pas activé.
Hôtel transatlantique, Salam, la Kasbah, le Tivoli, Riad Mogador, le Kempinski Royal Palace… Fermées, délabrées ou inachevées, ces unités abandonnées à leur sort constituent, depuis des années, des points noirs, qui portent atteinte au paysage urbain de la ville, mais aussi à la capacité litière de la destination Agadir.
Alors que la capacité hôtelière totale de cette dernière est estimée à quelque 30.542 lits, la capacité actuellement hors service concerne un total de 19 établissements touristiques qui ne sont pas opérationnels, soit 3.039 chambres et 6.524 lits qui grèvent la capacité d’accueil.
Vétustes ou fermés, les établissements concernés ne sont pas éligibles aux programmes de rénovation. Ils couvrent plusieurs typologies (hôtels, clubs, résidence hôtelière) et différentes catégories, allant de une à cinq étoiles.
Les facteurs de fermeture sont multiples
De nombreuses structures ont été fermées à titre définitif depuis plusieurs années. D’autres font l’objet de redressements ou de liquidations judiciaires, de conflits d’usages entre prestataires, d’opérations de rénovation, de reconversions, ou ont tout simplement été abandonnés.
Ces hôtels sont situés, pour la plupart, au niveau des deuxième et troisième lignes de la destination Agadir et au niveau de la zone Founty. Ils sont abandonnés à leur le sort, même s’ils sont situés à des emplacements stratégiques de la ville. Il s’agit, entre autres, de l’hôtel Kempinski Royal Palace. Le chantier qui devait normalement renforcer depuis septembre 2010 la capacité de la destination est en stand-by depuis plus d’une décennie.
Le constat est le même pour le Transatlantique, le Coralia Club la Kasbah, le Ryad Mogador et l’hôtel Salam. Notons que l’hôtel Agadir City Tower, qui devra remplacer cet établissement, n’a jamais été construit sur les ruines de l’hôtel Salam.
Parmi les hôtels fermés figurent aussi le Tivoli, qui cherche toujours un repreneur (appel à manifestation d’intérêt lancé depuis 2018), mais aussi les établissements Les Omeyades, Marhaba, Jacaranda, Hacienda, ou encore Igoudar, entre autres. Dans la zone touristique de Founty, nombreux aussi sont les projets (hôtels, résidences, zones d’animation…) qui peinent à se concrétiser.
L’amorçage du fonds de reprise toujours attendu
Le traitement de cette problématique des hôtels fermés surtout à l’approche de la Coupe du monde et de la Coupe d’Afrique nécessite un accompagnement au cas par cas, étant donné que la typologie des problèmes à laquelle sont confrontés ces établissements est multiple.
Par ailleurs, l’amorçage du fond de reprise, qui devrait apporter une solution à cette problématique, est toujours en stand-by, au moment où la destination Agadir a déjà franchi le cap d’un demi-million de touristes en accueillant près de 570.000 arrivées en mai 2025 .
Sur l’ensemble des cinq premiers mois de l’année, ce chiffre est de l’ordre de 2,387 millions, contre 2,173 millions en 2024. Ces performances s’inscrivent dans la continuité d’une saison 2024 record au cours de laquelle plus de 1,377 million d’arrivées et près de 5,914 millions de nuitées ont été enregistrées.
S.N. / Les Inspirations ÉCO