Maroc

AG de l’ONU. Le Maroc poursuit sa diplomatie “décomplexée”

La diplomatie marocaine confirme sa nouvelle démarche qualifiée «d’ouverte, volontariste et décomplexée» lors de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York. Bilan d’une offensive marocaine.

70 entretiens bilatéraux. C’est le nombre d’entretiens bilatéraux formels et informels tenus par le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita en marge de la 73e session de l’Assemblée générale (AG) des Nations Unies (ONU). La démarche volontariste du Maroc «vise à consolider les amis historiques du royaume tout en œuvrant en faveur de la diversification des partenaires, n’hésitant pas à s’investir dans des relations jusque-là jugées difficiles et marquées par de profondes divergences», reconnaît le ministère. Parmi ces rencontres, on cite les entretiens avec les chefs de la diplomatie cubaine ou néerlandaise. Une effervescence diplomatique «équitablement répartie entre tous les continents», souligne le ministère dans une note sur le bilan de la participation marocaine à ce rendez-vous mondial. Quatre priorités se dégagent de cette participation : la migration, la lutte contre le terrorisme, le changement climatique, l’Afrique et le monde arabe. «Le Maroc a consolidé son leadership sur ses thématiques globales prioritaires ayant un impact direct sur l’humanité», affirme ce document de la diplomatie marocaine.

L’ONU migre à Marrakech
«Comme chaque année, la session de l’AG est un moment important pour affirmer les priorités nationales du Maroc, défendre ses positions», explique le ministère. Les positions marocaines ont été portées par trois messages royaux adressés à l’occasion du «Centenaire de Nelson Mandela», «le sommet de l’action pour la paix» et «la promotion de l’éducation pour la prévention de l’antisémitisme». La déclaration du Maroc lors du débat général a reflété l’attachement du royaume «au multilatéralisme dans un contexte international marqué par des crises persistantes», notamment la dégradation des conflits au Yémen, en Libye et en Syrie, le blocage au Moyen-Orient et un «retour de la guerre froide».

Le Maroc en tant qu’acteur «consulté, écouté et crédible» sera le centre de débats onusiens sur la migration en décembre prochain. Marrakech accueillera le Sommet sur l’adoption du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, qui se tiendra les 10 et 11 décembre. Cet événement d’envergure mondiale a été au cœur des discussions entre Bourita et le Secrétaire général de l’ONU, la présidente de l’AG de l’ONU, la représentante spéciale du secrétaire général pour les migrations et le Haut-commissariat aux réfugiés. Confirmant son leadership africain sur les questions migratoires, le Maroc a co-organisé deux événements parallèles de haut niveau sur ce thème. Le premier a balisé «the road to Marrakech» par la signature de l’accord de siège entre le Maroc et l’ONU. Lors de cette rencontre marquée par la participation notamment du Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, le Maroc a surtout souligné que «l’adoption du pacte ne constituait pas une fin en soi mais le début d’une nouvelle ère pour la migration». Le deuxième rencontre a traité de la «migration et transformations structurelles en Afrique» en partenariat avec la CNUCED et le Rwanda, laquelle a connu la participation de la présidente de l’AG Maria Fernanda Espinosa et celle de Federica Mogherini. Après avoir démystifié la migration africaine, le Maroc a rappelé que «la dynamique migratoire, capitale pour l’humanité devrait s’affranchir des vicissitudes de la vie politique et des calculs électoraux pour enfin être nourrie par des réflexions et des initiatives multilatérales constructives, dépassionnées et objectives». La deuxième priorité du Maroc lors de ce sommet fut «la lutte contre le terrorisme». L’AG a été marquée par la tenue de la 9e session du The Global Counterterrorism Forum (GCTF). Un moment qui a été «une occasion pour souligner la place prépondérante et incontournable qu’occupe le Maroc en matière de lutte contre le terrorisme», se réjouit le ministère. Un leadership confirmé par le lancement par le Maroc et les USA de l’initiative sur l’amélioration des capacités de détection et d’interdiction du voyage des terroristes à travers le contrôle avancé et le partage d’informations (Terrorist Travel Initiative). Les enjeux économiques et sécuritaires en Afrique ont été en tête des priorités marocaines. Le Maroc a une nouvelle fois exprimé son «engagement fervent et inconditionnel en faveur de la réalisation de la paix, de la sécurité et du droit au développement».

Dans ce sens, le Maroc a pris part à la table ronde de haut niveau sur l’initiative de l’adaptation de l’agriculture en Afrique (AAA), à la réunion parallèle sur la Libye et la réunion parallèle du Conseil de paix et sécurité de l’Union africaine. Enfin, le monde arabe continue d’être une «priorité» de la diplomatie marocaine. «L’engagement historique et indéfectible du Maroc aux causes du monde arabe et musulman a structuré les rencontres et les débats tels que réunion ministérielle de la ligue arabe et la réunion parallèle de l’Organisation de la coopération islamique», affirme cette note. Entre le 25 septembre et le 1er octobre, durée des activités de cette agora onusienne, le Maroc a fait un plaidoyer en faveur du multilatéralisme, tout en étant attaché à sa souveraineté. «La souveraineté et la coopération ne sont pas antinomiques. Au contraire, elles sont la condition l’une de l’autre car la coopération est elle-même un acte de souveraineté», plaide le ministère.


Sahara : Khöler invite les parties dont l’Algérie à Genève

Horst Köhler, envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, a adressé des invitations au Maroc, à l’Algérie, au Front Polisario et à la Mauritanie pour une «table ronde», les 4 et 5 décembre à Genève, rapporte l’AFP en citant des sources diplomatiques. La nouveauté est l’invitation officielle de l’Algérie comme «partie» de ce conflit. Une condition posée par le Maroc pour lancer tout processus de négociation. Les positions marocaines ont été rappelées lors de l’AG de l’ONU. Le Maroc soutient «la dynamique de relance de processus insufflé par le SG et son envoyé personnel  dans le respect des fondamentaux de la position du Maroc». La posture marocaine est renforcée par la position du Soudan du sud qui a déclaré via son chef de la diplomatie «que son pays ne reconnaît pas l’existence de la RASD».


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