Maroc

Accidents de la circulation : L’État revoit sa gestion de la mortalité routière

Cinq axes forment l’ossature du nouveau plan d’action gouvernemental portant sur la lutte contre l’insécurité et la délinquance routières. La gestion de la période transitoire s’étendant jusqu’à la mise en place de la nouvelle agence nationale et le soutien aux collectivités locales sont les premiers problèmes à régler, selon ce plan d’action fixé à l’horizon 2020.

Les grands axes du plan d’action de la sécurité routière étaient à l’ordre du jour du Conseil de gouvernement d’hier. Objectif: permettre à tous les départements chargés de la lutte contre l’insécurité et la délinquance routières de s’assurer que la convergence des actions contenues dans le plan d’action se fera normalement, surtout pour ce qui est de la complémentarité des évaluations et des méthodes de suivi. La gestion de la période transitoire relative à la transformation du Comité national de prévention des accidents de la circulation (CNPAC) en agence nationale reste également primordiale pour le plan d’action projeté. À l’ordre du jour des travaux, la refonte totale des missions de sensibilisation et de celles d’identification des zones d’accumulation des accidents de la circulation occupe une place centrale.

Cette refonte devrait s’opérer via un changement des modes d’action après le constat d’échec dégagé au terme des années d’exercice du comité. La transformation du comité en agence facilitera la conclusion des partenariats avec les collectivités territoriales en vue d’une mise en œuvre effective de toute stratégie de sécurité routière, sans oublier le regroupement des attributions et les différentes professions liées à la sécurité routière au sein d’un seul établissement.

Cinq axes projetés par le plan d’action
Les mesures échelonnées jusqu’en 2020 tournent autour de «l’adoption d’une nouvelle approche globale et participative au sujet de la problématique du transport routier au Maroc», indique la nouvelle feuille de route. Face à l’échec des pourparlers avec les professionnels du transport des marchandises à propos des nouveaux contrats-programmes, les indicateurs du gouvernement font état d’un chiffre d’affaires du secteur qui s’élève à 15 MMDH, au moment où le volume annuel transporté atteint 13 milliards de tonnes, sans compter les quantités de phosphates. Les données de 2016 indiquent aussi que, durant le premier trimestre de l’année écoulée, ce sont 50 sociétés de transport de voyageurs qui ont été agréées, avec un nombre de lignes passé de 117 en 2011 à 176 au premier trimestre de 2016. Pour le transport touristique, 1.092 entreprises opèrent dans ce segment, avec un total de 7.758 agréments octroyés entre 2013 et 2016. La même cadence a été observée pour les cartes professionnelles, dont le nombre total des demandes validées pour les 11 catégories de cartes délivrées a atteint 326.695.

La formation obligatoire dispensée aux conducteurs a en revanche chuté de 29.510 en 2015 à 7.432 en 2016, avec une répartition géographique qui recense 9 villes. Concernant les permis de conduire, le taux de réussite aux examens a dépassé 63% avec un nombre global de 313.000 permis délivrés, sans oublier que le nombre de voitures utilitaires a grimpé, durant les trois dernières années, pour atteindre 1.036.102 véhicules à usage non professionnel. À côté de ce premier axe, le plan d’action compte sur l’activation de l’Agence nationale de sécurité routière dans l’optique «de réduire le nombre des morts des suites d’accidents de 20% à l’horizon 2020», indique le plan d’action projeté. Les deux derniers axes concernent pour leur part «l’organisation et la requalification du transport entre les ville, ainsi que le soutien financier aux collectivités territoriales pour améliorer le transport urbain communal». La baisse des accidents mortels passe donc par une refonte des modalités d’action des directions rattachées au département du Transport, notamment au sein des villes qui enregistrent 70% des accidents recensés annuellement.

La mise à jour des points noirs reste également primordiale pour le gouvernement en vue de maximiser les chances de ce nouveau départ de l’agence. Pour le département de la Justice et celui de la Santé, il s’agira respectivement d’impliquer en amont les tribunaux pour valoriser davantage l’enquête technique et administrative portant sur les circonstances des accidents mortels pour une meilleure délimitation des responsabilités. Pour le département de la Santé, le plan d’action s’appuie énormément sur le rôle des unités d’urgence mobile et spécialisées, essentiellement au sein des zones difficiles.


Le tissu associatif pour mieux sensibiliser

L’action des ONG devrait aussi être améliorée, du point de vue de la sensibilisation, en vertu du nouveau plan d’action. La hausse des dotations et l’implication des associations dans les programmes du ministère sont prévues au cours des trois prochaines années. En plus des zones urbaines considérées comme problématiques, les orientations concernant les ONG insistent aussi sur la sensibilisation autour de l’excès de vitesse en milieu urbain, le respect de la signalisation routière et la sécurité des déplacements des piétons. Enfin, le diagnostic de l’impact social des accidents sur les familles devra aussi faire partie intégrante des missions des ONG, dont les projets concordent avec ceux fixés par le plan d’action gouvernemental. 


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