Maroc

4,7 millions de nationaux ciblés d’ici 2026

Les flux des touristes résidents devront se situer à 7 millions de ressortissants, à l’horizon 2030, au sein des établissements d’hébergement classés au Maroc, selon les ambitions chiffrées de la feuille de route stratégique du secteur du tourisme, contre 4,7 millions d’ici 2026.

Le tourisme domestique doit franchir un nouveau cap à l’horizon 2030, grâce à la feuille de route quadriennale (2023-2026). Cette dernière doit permettre d’augmenter de manière significative le nombre de touristes internes ayant séjourné dans les différents établissements hôteliers et touristiques classés (EHTC). Ils étaient 3,5 millions en 2019. Dans ce sens, les flux des touristes nationaux devront se situer à 7 millions, selon les ambitions chiffrées de la feuille de route stratégique du secteur. Celle-ci fait l’objet, depuis avril 2023, d’une tournée régionale de Fatim-Zahra Ammor, ministre du Tourisme, de l’artisanat et de l’économie sociale et solidaire, qui en expose les grandes lignes. Cette stratégie adopte une nouvelle logique de filières à la place de celle basée sur les destinations qui a marqué le déploiement des stratégies précédentes. Dans ce sens, les trois leviers identifiés pour stimuler la demande liée au tourisme interne passeront de prime abord par la régionalisation du calendrier des vacances scolaires qui demeure une nécessité.
Tourisme interne : les trois leviers d’action
Cette mesure, adoptée dans le cadre de la vision 2020, a été abandonnée, une année après, suite au retour à l’unification des vacances scolaires par le ministère de l’Éducation nationale. Les projections réalisées à l’issue de l’application de ce calendrier en trois pôles en fonction des zones géographiques ont tablé sur une augmentation de 3 à 5% par an entre 2016 et 2020 du volume de l’activité touristique interne, notamment en matière d’arrivées et nuitées. L’une des mesures phares qui revient également sur le devant de la scène dans le cadre de cette feuille de route est l’instauration des chèques et cartes de vacances sous forme de titres de paiements destinés à l’encouragement du tourisme interne. Et ce, en boostant le départ en vacances des salariés et en leur permettant de payer les prestations liées aux loisirs et aux vacances.
Prévu dans le cadre du prochain projet de loi de Finances 2024, ce dispositif a déjà fait ses preuves depuis des années dans plusieurs pays émetteurs et récepteurs de touristes à l’instar de la généralisation des congés payés et la démocratisation des vacances. Outre l’épineuse question de l’adaptation de l’offre à la demande interne, à travers la conversion de la capacité existante pour se conformer au pouvoir d’achat des touristes résidents, la nouvelle feuille de route vise également le développement de nouvelles capacités ciblées, notamment en matière d’hôtellerie en plein air et d’hébergement résidentiel orienté vers le segment familial. Parmi les autres mesures attendues, on peut citer le lancement de la carte «Ntlakaw Fbladna» qui encouragera les déplacements et la mobilité des nationaux en leur proposant des réductions en matière de transport ferroviaire pour les trains Al Atlas et TNR ainsi qu’Al Boraq.
Deux filières dédiées au tourisme interne
De surcroît, le travail de structuration, autour de 9 filières thématiques mettant en avant les potentialités et avantages concurrentiels et 5 filières transverses visant à valoriser le patrimoine immatériel du Maroc, a consacré deux filières au tourisme interne, notamment en «bord de mer» et «nature & découverte». Alors que la première filière demeure le produit préféré des nationaux lors de leurs vacances estivales, la seconde entend développer une offre pérenne dans le temps qui permettra aux touristes résidents d’outrepasser la saisonnalité qui caractérise ce segment avec d’autres mesures spécifiques.
Dans ce sens, un laboratoire d’«impulsion» dédié à ce sujet sera mis en place avec une équipe multidisciplinaire institutionnalisant le dialogue entre le public et le privé. Par ailleurs, le développement des filières identifiées se fera à travers la mise en place de projets en «push», c’est-à-dire des projets structurants impulsés par l’État et des projets en «pull» qui sont initiés par les acteurs du privé, selon une banque de projets autour d’une ingénierie touristique.

Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO


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