Transition énergétique : «2018 sera l’année de la moyenne tension, si…»
L’objectif assigné à la rencontre qui attend cette année 700 participants est de confirmer son rôle de plateforme d’opportunités d’affaires pour les acteurs du secteur des énergies renouvelables en général et du solaire photovoltaïque en particulier.
L’attente du secteur privé marocain de pouvoir enfin produire légalement sa propre énergie est sur le point d’être satisfaite par les pouvoirs publics. En effet, si tout concorde, «2018 sera l’année de la moyenne tension». C’est la promesse faite par Aziz Rabbah, le ministre de l’Énergie, des mines, de l’eau et de l’environnement, lors de la conférence de presse organisée avant-hier à Marrakech, en marge de la cérémonie d’ouverture de la 3e édition du Salon Photovoltaïca (Voir les Inspirations ÉCO du mercredi 13 février 2018). À cette occasion, le ministre a posé les conditions de la réalisation de cette ouverture qu’il a qualifiée de vrai challenge. Tout en rappelant à qui voulait bien l’entendre que du point de vue constitutionnel, chaque citoyen a certes le droit de produire sa propre énergie, Aziz Rabbah a toutefois insisté sur le fait que dans le cas de la moyenne tension, il est surtout question de trouver l’équilibre le plus parfait possible entre les différentes composantes du système électrique national. Selon le ministre, avant toute ouverture du réseau de moyenne tension aux énergies renouvelables, il faut d’abord passer par des études d’impact, lesquelles doivent notamment permettre de déterminer les retombées d’une telle décision à la fois sur le système électrique, sur l’équilibre financier des distributeurs et sur le service public qui est assuré par une entreprise publique. Autrement dit, le ministre dit oui, il faut publier les textes d’application de la loi 13-09 consacrant cette ouverture, mais comment le faire en sécurisant le système électrique national ? Une question qui a déjà un début de réponse.
En effet, comme ce qui a été fait dans l’éolien, une cartographie solaire est en cours de préparation. «Des arrêtés conjoints définissant la trajectoire et les enveloppes des distributeurs sont en cours de finalisation. Ces enveloppes seront publiées sur le site du ministère de l’Énergie, des mines et du développement durable», est-il expliqué. Parallèlement, Aziz Rabbah promet de mobiliser toutes les forces vives de son département pour plancher sur ce dossier afin de lui trouver une issue avant la fin de l’année. Rappelons que l’ouverture du réseau de moyenne tension aux énergies renouvelables constitue un axe important de la feuille de route du Maroc dans le domaine de la transition énergétique. En effet, elle vise à encourager les investissements privés, à répondre à la demande des industriels pour le développement de projets d’énergies renouvelables et à poursuivre l’ouverture progressive du réseau et du marché électrique. Les enjeux sont importants. L’ouverture de la MT permettra de capter d’importants investissements et transferts de technologies, de créer des milliers d’emplois et de faire exploser les off grids et autres smart grids dans le royaume. S’agissant de la basse tension aussi, l’ouverture ne saurait tarder après celle de la moyenne tension. En effet, les bases juridiques et réglementaires du raccordement du photovoltaïque résidentiel dans le réseau électrique basse tension ont été énoncées depuis 2016 dans la loi n° 58-15 modifiant et complétant la loi n° 13-09 relative aux énergies renouvelables. Cette loi annonce le principe de l’ouverture du marché électrique de sources d’énergies renouvelables de la basse tension, alors que les modalités et les conditions d’accès et de raccordement seront définies par voie réglementaire. Une consultation pour la réalisation d’une étude technico-économique et juridique fixant les conditions et les modalités d’accès au réseau électrique de basse tension a été lancée.