Les Cahiers des ÉCO

Stratégie d’investissement : La recette de CDG Capital

Dans une note de recherche publiée récemment, CDG Capital Research revient sur les différentes stratégies d’investissement qui, selon elle, ne se basent pas toujours sur un comportement homogène des opérateurs économiques. La société de gestion a ainsi essayé de mettre à l’épreuve un modèle d’investissement factoriel reposant sur le cycle macroéconomique, chose qui lui a permis de constituer une nouvelle grille de lecture à destination des investisseurs, afin d’aider ces derniers à prendre de meilleures décisions. Détails.

«Acheter», «vendre», «accumuler», «alléger»… Des termes auxquels les investisseurs sont habituellement attentifs durant la période des résultats semestriels. Une approche avec laquelle l’équipe de CDG Capital Research a souhaité rompre dans sa dernière publication. «Le défi pour les investisseurs en Bourse ne réside plus seulement dans l’appréciation des fondamentaux des valeurs et l’analyse du contexte économique. Il leur est essentiel d’apprécier la dynamique des prix sur un marché, les facteurs clés la guidant, et le lien entre ces derniers et le contexte macro-économique». La note de CDGK Research offre ainsi aux investisseurs une nouvelle grille de lecture des comportements observés sur le marché pour mieux les orienter dans leur prise de décisions relatives à leur stratégie d’investissement, mais surtout pour bénéficier de rendements pouvant être régulièrement supérieurs au MASI. Dans la littérature financière, l’idée d’investir dans des actions de qualité n’est pas nouvelle. Benjamin Graham, pionnier de l’investissement axé sur la valeur, croyait que la qualité et la valeur allaient de pair (Graham, 1973). La stratégie de celui-ci consistait à identifier les actions sous-évaluées qui répondaient à certains critères de qualité. Graham a ainsi estimé que les paramètres tels que les ratios d’endettement, la stabilité des bénéfices, les bénéfices passés et la croissance des dividendes étaient aussi importants que les indicateurs de valeur tels que les prix et les ratios cours/valeur comptable. Sauf qu’aujourd’hui, l’identification des actifs suivant l’analyse fondamentale est devenue monnaie courante pour une grande partie du secteur de la gestion d’actifs. Par ailleurs, un nombre limité de gestionnaires d’actifs internationaux et de fournisseurs d’indices commerciaux comme MSCI, le FTSE et Russell offrent tous des produits qui promettent de capter les investissements de qualité suivant cette approche. Celle-ci s’appuie concrètement sur 5 stratégies d’investissement (Value, Quality, Size, Momentum et Risk) (Voir p.17). CDGK Research a, du coup, analysé la performance historique des facteurs de risque pris individuellement puis combinés (par le biais de la moyenne) en groupes. Ainsi, sur la base d’une analyse historique (septembre 2003 – décembre 2017), les facteurs P/E et P/B se sont révélés être les plus performants au Maroc. Ils étaient suivis des facteurs Petites capitalisations, tandis que ceux de la Volatilité 30 jours étaient les moins performants. En d’autres termes, la performance de la stratégie «Value» a été considérable et a enregistré un record exceptionnel, avec un rendement annualisé de 24% contre 9,6% pour le MASI. Depuis septembre 2003, le facteur Faible volatilité a généré un rendement annualisé de seulement 8,8% pour un faible niveau de risque, mesuré à travers les ratios volatilité (32,5%) et pertes maximales (26,7%). De son côté, le rendement annualisé de la stratégie «Size» ressort à seulement 5,2% contre 9,3% pour le MASI. À son niveau, la stratégie Momentum a réalisé des performances très solides historiquement avec un rendement annualisé de 14,1%, affichant l’une des meilleures performances comparativement à l’ensemble des autres stratégies prises individuellement.

Bien que la stratégie «Quality» ait affiché une surperformance à long terme, sa performance à court terme a été cyclique et a généré des rendements négatifs pendant les années 2008, 2011, 2012, 2013 et 2015. L’analyse des indicateurs de risque relève un autre point intéressant. Sur la période 2004-2017, comparativement aux autres stratégies, la stratégie «Quality» affiche la perte maximale la plus élevée, soit 37,3%. Au final, le placement idéal est celui se basant sur la diversification, concluent les analystes de CDGK Research. «Tenant compte des prévisions du PIB des différents organismes qui se situent aux alentours de 3% pour l’année 2018, correspondant ainsi à une phase de ralentissement selon notre définition, nous proposons alors aux investisseurs de surpondérer les stratégies «Value», «Quality» et «Risk» dans un processus reposant sur l’investissement factoriel», expliquent-ils. 

Value. La stratégie «Value» consiste à investir dans les actions qui semblent sous-évaluées (dont les ratios de valorisation sont plus bas que le marché boursier). En effet, cette stratégie suppose que les investisseurs sélectionnent les valeurs bon marché qui devraient surperformer les actions les plus chères à long terme. Dans l’élaboration cet indice, CDG Capital a utilisé trois critères de valorisation: le ratio P/E, le ratio P/B et le ratio DYD.

Quality. La stratégie «Quality» suppose que les investisseurs favorisent les entreprises ayant des business models solides et des avantages compétitifs durables. L’indice capture également les performances quotidiennes d’un portefeuille constitué d’actions ayant un faible effet de levier et une rentabilité élevée. Dans la littérature, la stratégie «Quality» est l’équivalent du facteur «défensif», qui a la particularité de bien se comporter pendant les périodes de contraction économique. Les critères utilisés pour établir cet indice sont représentés par le rendement des capitaux propres (ROE) qui montre à quel point une entreprise utilise efficacement les investissements pour générer une croissance des bénéfices, ainsi que le gearing qui définit la dette par rapport aux capitaux propres. En d’autres termes, il s’agit de la mesure de l’effet de levier de l’entreprise.

Size. L’indice «Size» consiste à investir dans les petites capitalisations. En effet, cette stratégie suppose que les entreprises de petite taille soient souvent en mesure de surperformer les plus grandes entreprises à long terme. Par ailleurs, cette stratégie d’investissement est considérée comme un facteur «pro-cyclique», ce qui signifie qu’il a tendance à porter ses fruits durant les périodes d’expansion économique. L’analyse de l’évolution historique de l’indice sur la période étudiée montre que le facteur «Size» affiche la pire performance comparativement aux autres stratégies, et globalement sous-performe l’indice MASI.

Momentum. La stratégie «Momentum» suppose que les valeurs qui ont récemment connu de bonnes performances boursières (tendance sur les 3 à 6 derniers mois) devraient continuer à surperformer le marché à court terme. Le «Momentum» peut également survenir à la suite d’une forte variation des résultats nets (RN) des valeurs de notre univers. Globalement, les investisseurs suivent la tendance afin de ne pas rater une bonne affaire. Au final, la stratégie «Momentum» semble d’abord refléter un effet comportemental. En effet, les investisseurs ont tendance à être de bons suiveurs.

Risk. L’indice «Risk» met l’accent sur la notion de risque. En effet, les investissements à faible volatilité prennent en considération les actions qui affichent un niveau de risque inférieur à celui de l’ensemble du marché. Cette stratégie suppose que les investisseurs préfèrent des pertes inférieures plutôt que des gains supérieurs. Elle est par ailleurs considérée comme une stratégie défensive, qui permet de réduire le risque en période de repli des marchés, tout en conservant l’exposition au marché actions. L’indice capte ainsi les performances quotidiennes d’un portefeuille constitué des actions qui offrent une faible volatilité.


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