Les Cahiers des ÉCO

Plans nationaux d’adaptation : Les pays francophones d’Afrique en formation à Rabat

L’atelier, qui a réuni des représentants gouvernementaux de 28 pays francophones ainsi que des représentants d’organisations internationales appuyant les processus PNA de par le monde, avait pour principal objectif de présenter des orientations techniques et d’apporter un appui aux pays pour les aider à formuler et à mettre en œuvre leurs PNA.

Du 25 au 27 septembre 2017, le Secrétariat d’État chargé du Développement durable a co-organisé, à Rabat, en partenariat avec le Secrétariat de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et en collaboration avec le Groupe d’experts des pays les moins avancés (LEG), un atelier régional de formation des pays francophones et en voie de développement d’Afrique sur les Plans nationaux d’adaptation (PNA).

L’atelier, qui a réuni des représentants gouvernementaux de 28 pays francophones ainsi que des représentants d’organisations internationales appuyant les processus PNA de par le monde, s’inscrit dans le cadre du processus de renforcement des capacités des PMA et des PVD. Il avait pour principal objectif de présenter des orientations techniques et d’apporter un appui aux pays pour les aider à formuler et à mettre en œuvre leurs PNA (Voir encadré sur les objectifs des PNA). Selon Mohamed Benyahia, fraîchement élu Secrétaire général du Secrétariat d’État chargé du Développement durable, qui représentait Nezha El Ouafi à l’ouverture des travaux, «cet atelier régional de formation sur les plans nationaux d’adaptation vise à nous aider à remédier aux différentes barrières et lacunes qui peuvent se combiner et entraver la planification et la mise en œuvre des mesures d’adaptation dans nos pays». Il a, par ailleurs, insisté sur le fait qu’il est indispensable d’identifier et d’évaluer les besoins en la matière qui sont souvent des insuffisances en matière de coordination et de gouvernance, des incertitudes quant aux incidences attendues, des perceptions différentes des risques et des valeurs antagoniques ou encore une absence d’outils pour contrôler l’efficacité des mesures.

À cet effet, la panoplie complète des approches possibles d’aborder l’adaptation, notamment en matière d’adhésion par les pays et tous les acteurs et parties prenantes, conformément aux approches et aux principes directeurs de formulation et de mise en œuvre des PNA, tels que définis par la Conférence des parties (COP), a été passée en revue et explicitée de manière pratique aux participants. En effet, pour s’assurer que tous les enseignements sont bien compris, les organisateurs ont fait en sorte que toutes les sessions déroulées dans le programme de formation de trois jours soient clôturées par des exercices pratiques appuyés parfois par des études de cas. Par exemple, la session 4 consacrée au suivi et évaluation du processus PNA qui a abordé deux points, notamment : la justification d’une approche par processus où les fonctions essentielles du processus d’élaboration et de mise en œuvre des PNA ont été présentées ; et le suivi du processus en utilisant l’outil PEG (M&E), a été clôturé par un exercice sur la sélection des métriques essentielles pour mesurer le progrès vers un processus PNA de haute qualité. L’exercice consistait précisément à sélectionner, à partir d’une longue liste de métriques, quelques-unes d’entre elles.

À travers cette démarche, les experts LEG ont pu expliquer dans le détail comment les pays peuvent suivre les directives techniques qu’ils ont élaborées, sur la base des contributions et des commentaires du Fonds pour l’environnement mondial (FEM) et de ses agences ainsi que des experts œuvrant pour le compte d’autres organisations. Pour rappel, ces directives ont pour but de soutenir le processus PNA, conformément à une requête formulée par la COP. Elles présentent un éventail complet d’options permettant de traiter chacun des éléments prévus par le processus PNA et reposent sur les principes directeurs établis par celui-ci. Le processus PNA a été instauré afin d’exploiter la richesse de l’expérience des PMA en matière d’adaptation, engrangée dans le cadre de leurs PANA (Programmes d’action nationaux aux fins de l’adaptation), et ainsi, traiter de l’adaptation sur le moyen et le long termes.

Ce processus vise à aider les PMA à réduire leur vulnérabilité aux incidences du changement climatique en renforçant leurs capacités d’adaptation et leur résilience et en facilitant l’intégration de l’adaptation aux changements climatiques à la planification du développement. Comme il a été souligné, les directives techniques ne sont pas prescriptives; c’est-à-dire que chaque pays est libre de choisir les étapes individuelles qui formeront son processus national. Elles ont été élaborées dans le but de rendre plus cohérents les efforts d’adaptation et de planification du développement au niveau national et d’éviter de faire double emploi avec les efforts entrepris ou en cours. Elles sont destinées à faciliter les actions maîtrisées et impulsées par les pays visant à exploiter et à s’appuyer sur les capacités nationales, avec le soutien de plusieurs partenaires, en fonction des besoins. Les directives techniques ont été élaborées de façon à permettre aux pays d’en suivre l’application, de les revoir régulièrement et de mettre à jour leurs PNA selon une approche itérative.

Sur ce plan, il faut souligner que le Maroc a développé une feuille de route du PNA qui a soigneusement respecté les directives techniques et les orientations formulées par le Groupe d’experts LEG. Et selon Benyahia, «le royaume est assez bien avancé puisqu’il est en cours de prospecter la façon de réussir les deux premières phases préconisées par le LEG, à savoir : la phase relative au travail préparatoire et à l’identification des lacunes, et la phase concernant la réussite de l’interaction entre adaptation, gestion de risques climatiques et développement durable». Ce n’est pas tout à fait le cas des autres pays du continent. Chacun travaille sur son PNA à son rythme et par rapport à ses propres spécificités. Le cadre institutionnel permettant l’élaboration et la mise en œuvre des PNA varie d’un pays à un autre et dépend du contexte national. Les pays s’étant déjà lancés dans le processus ont, en général, créé une agence gouvernementale chargée de diriger les efforts d’adaptation aux changements climatiques. Cette agence dispose normalement d’un mandat par lequel elle est chargée de coordonner les efforts de tous les autres ministères ou agences concernés et de faciliter les démarches d’évaluation et de planification, y compris par le biais d’activités de sensibilisation, d’efforts de renforcement des capacités et du regroupement des agences pertinentes et d’autres parties prenantes, dans le but d’identifier et de hiérarchiser les priorités nationales en matière d’adaptation. Quoi qu’il en soit, il faut savoir que tous les pays sont désormais persuadés que les changements climatiques ne sont pas seulement des menaces mais aussi des opportunités.

À cet égard, les processus PNA pourront avoir beaucoup de retombées positives, notamment en termes de valorisation et de reconnaissance des efforts des uns et des autres en matière d’adaptation, mais aussi en termes de facilitation de la mobilisation de fonds pour entreprendre des actions climatiques qui s’alignent avec les priorités et objectifs de développement. 


Les objectifs des Plans nationaux d’adaptation

Lors de sa 17e session, la Conférence des parties (COP) à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) a reconnu que la planification de l’adaptation au niveau national pouvait permettre à tous les pays en développement et aux pays les moins avancés (PMA) d’évaluer leurs facteurs de vulnérabilité, de prendre en compte les risques liés aux changements climatiques et de traiter le problème de l’adaptation. La COP a également reconnu que, du fait de leur état de développement, les risques liés aux changements climatiques amplifiaient les problèmes de développement des PMA et donc la nécessité d’aborder la planification de l’adaptation dans le contexte le plus large de la planification du développement durable. Consciente de ces réalités, la COP a mis en place le processus des Plans nationaux d’adaptation (PNA) de façon à faciliter une planification efficace de l’adaptation au sein des PMA et dans d’autres pays en développement.


Les éléments de la formulation des Plans nationaux d’adaptation

Élément A.
Travail préparatoire et prise en compte des lacunes
Lancement du processus
lRecensement
Gestion des lacunes
Évaluation des besoins

Élément B.
lÉléments de la phase préparatoire
Analyse des scénarios climatiques
lÉvaluation des facteurs de vulnérabilité
Identification et évaluation des options d’adaptation
Planification sectorielle

Élément C.
Stratégies de mise en œuvre
Hiérarchisation des activités d’adaptation
l Élaboration d’une stratégie nationale
Renforcement des capacités de planification et de mise en œuvre
Promotion de la coordination au niveau régional

Élément D.
Notification, suivi et examen
Suivi du processus PNA
Examen du processus PNA
Actualisation itérative des Plans nationaux d’adaptation
Sensibilisation au processus PNA et notification de ses avancées et de son efficacité


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