Les Cahiers des ÉCO

Crans Montana Forum : Opération séduction réussie

L’événement tenu du 15 au 20 mars a vu défiler les alliés traditionnels du Maroc ainsi que des figures prédominante de la société civile internationale. Les recommandations tendent vers une théorie «endogène» du développement, où le royaume peut être leader sur plusieurs vecteurs.

À l’heure où les relations internationales sont de plus en plus fluctuantes, et que les alliances se font et se défont, le Maroc a tenu, par le biais du Crans Montana Forum de Dakhla, à rappeler son poids dans le continent. L’évènement, tenu du 15 et le 20 mars, a vu défiler les alliés traditionnels du royaume ainsi que des figures prédominantes de la société civile internationale. Logiquement, la thématique principale a tourné autour de la coopération Sud-Sud. Une orientation aujourd’hui constante de la diplomatie nationale, et que le chef de l’Etat, ne veut plus simplement comme un simple leitmotiv mais une réalité palpable (cf: www.leseco.ma, édition du 19/03/2018). Urbanisme, santé, développement durable…place aujourd’hui au «débats de fonds», comme l’a voulu le roi Mohammed VI dans sa lettre aux participants. Raison pour laquelle l’invité star de cet évènement, l’ancien président français Nicolas Sarkozy, a tout de suite préconisé un «plan Marshall» européen pour le continent. Un plan qui, à l’instar de celui conçu par les États-Unis au lendemain de la Seconde guerre mondiale, aura pour contrepartie une priorité pour l’Union européenne au niveau des marchés publics, ou encore des statuts favorables à l’export. Mais la vision marocaine est surtout basée sur un développement «endogène» où le royaume compte jouer le rôle de vecteur. «Qu’il s’agisse de transfert des technologies, de partage du savoir, d’établissement de Partenariats Public-Privé dans divers secteurs ou de formation et d’enseignement supérieur, le Maroc a su développer une expertise reconnue sur l’échiquier africain», a déclaré le Souverain.

Le Royaume tient également à mettre en place des projets stratégiques d’envergure notamment le Gazoduc Africain Atlantique dont l’objectif est de refondre le marché régional de l’électricité ou encore l’établissement d’unités de production de fertilisants avec l’Éthiopie et le Nigeria. Projet qui vise à améliorer la productivité agricole et favoriser la sécurité alimentaire, dans l’ensemble de la sous-région. Ainsi, l’enjeu est que les pays africains doivent être mieux connectés entre eux, par routes, par rail, grâce aux TIC, par les réseaux électriques et les ports. Mais le développement des infrastructures régionales ne stimule une croissance inclusive que s’il crée des emplois productifs, atténue la pauvreté et réduit les inégalités. En outre, il est recommandé aux communautés économiques  de reconnaître les diplômes à une échelle régionale, encourager une mutualisation régionale des compétences et coordonner les quotas annuels d’immigration en fonction des besoins en compétences des marchés du travail nationaux respectifs. De plus, les politiques régionales devraient garantir aux migrants un accès équitable à des services publics de qualité en matière de santé et d’éducation, comme une clause à part entière. La réduction des coûts de transferts de fonds est à l’ordre du jour ainsi que le développement les activités bancaires transfrontalières, les marchés de capitaux et les autres infrastructures financières régionales en Afrique pour «entraîner les économies d’échelle que requiert l’essor économique». Cela nécessite un «environnement économique stable et l’utilisation de normes rigoureuses» qui n’entravent pas pour autant la capacité des institutions à innover et à répondre aux besoins des plus défavorisés. Deux paramètres où le Maroc a développé une certaine expertise… 


Nicolas Sarkozy
Ancien président de la République, France.

Ma présence ici signifie quelque chose. Le projet d’autonomie proposé par le Maroc en 2007 est une solution crédible et sérieuse et peut servir de base à un dialogue bilatéral. Il s’agit de trouver une solution pour donner une chance de paix et de stabilité à cette région»

Jesse Jackson
 Militant pour les droits civiques, cadre du parti démocrate, États-Unis

Le Maroc a une longue tradition de l’investissement dans la prochaine génération de l’Afrique. Chaque année, plus de 7 000 étudiants de plusieurs pays d’Afrique subsaharienne sont inscrits dans des universités du Royaume avec des bourses marocaines. En outre, des centaines de professionnels de l’Afrique subsaharienne bénéficient d’une formation professionnelle au Maroc ».

Marisol Touraine
 Ancienne ministre de la Santé et des affaires sociales, France

On ne peut pas parler du développement et de l’évolution sans avoir une société satisfaite en matière des soins de santé. La promotion de l’enseignement notamment chez les filles est une priorité».



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