MRE : en quoi consiste le programme national de mobilisation ?
La grande priorité est d’institutionnaliser les rapports avec les compétences marocaines du monde dans les plus brefs délais. Outre les 4.500 compétences mobilisées jusqu’à présent, 100 experts devront être intégrés annuellement.
La 8e réunion du comité technique accrédité par la Commission ministérielle chargée des MRE et des affaires de la migration a permis de déterminer les grandes priorités de l’étape actuelle, marquée par «une prise de conscience du rôle stratégique des compétences des MRE», a indiqué Nezha El Ouafi, ministre chargée des MRE, lors de la réunion dudit comité. «Les changements socioéconomiques rencontrés par les Marocains du monde nous appellent à revoir les objectifs et les priorités tracés jusqu’à présent afin de les adapter à ceux-ci», a ajouté la ministre à propos de la feuille de route élaborée. La nouvelle approche en matière de mobilisation devra essentiellement cibler les modalités d’intégration des compétences marocaines à l’étranger dans le circuit de production, de même qu’une évaluation des différentes initiatives prises depuis le déclenchement de la crise sanitaire devra être réalisée.
Les principales recommandations
Le Programme national de mobilisation des compétences marocaines à l’étranger vise, en premier lieu, à institutionnaliser les rapports noués entre les MRE dans leur pays d’accueil et les divers organismes chargés de répondre aux besoins des compétences marocaines désireuses de s’établir au Maroc afin d’y entamer leur carrière professionnelle ou leurs projets d’investissements. À noter que plusieurs mesures ont été activées depuis l’adoption de ce programme qui couvrira les dix prochaines années. Notons principalement le début de l’exécution de la première étape du programme des compétences marocaines à l’étranger (MRE Academy), qui a permis de mobiliser 4.500 compétences marocaines à l’étranger dans l’objectif de contribuer à l’amélioration de l’offre nationale de formation professionnelle ainsi qu’à l’exécution du programme des Cités des métiers et des compétences, selon le bilan d’étape du Programme national de mobilisation des compétences des MRE. Il s’agit d’intégrer ces derniers au sein de la nouvelle génération d’établissements de formation professionnelle, essentiellement l’automobile, l’aéronautique et d’autres domaines à même de satisfaire les attentes des MRE.
De plus, plusieurs réseaux de compétences ont été établis aux États-Unis, au Canada et dans les pays d’accueil traditionnels en Europe. Les pistes identifiées concernent essentiellement l’enseignement à distance, la santé et l’intelligence artificielle. Le deuxième objectif à court terme consiste, lui, à mobiliser annuellement 100 experts MRE, ainsi qu’à conclure une convention de partenariat avec le Centre national pour la recherche scientifique et technique (CNRST) en vue d’intégrer ces compétences dans les établissements d’enseignement supérieur et de recherche. Il s’agit aussi du «transfert de technologie dans plusieurs domaines», précise la feuille de route. En ce qui concerne l’investissement, un programme annuel sera élaboré concernant les projets relevant de l’économie solidaire, avec l’objectif fixé d’accompagner près de 80% des coopératives marocaines dans les secteurs de l’artisanat, du tourisme et de l’économie sociale. Enfin, pour ce qui est de l’accompagnement des projets, la priorité consistera, cette année, à atteindre les objectifs arrêtés dans le programme «Tahfiz» visant à accompagner 40 projets, dont 12 ont déjà bénéficié du dispositif d’accompagnement dans le cadre du programme dédié aux Marocains résidant en Belgique «Maghrib Belgium Impulse», conçu en partenariat avec la CGEM et l’Agence belge de développement.
Des plans sectoriels pour la mobilisation des compétences
L’impact de la pandémie n’a pas épargné la communauté marocaine résidant à l’étranger, ce qui a poussé l’Exécutif à prévoir un plan d’accueil des compétences marocaines au cours de cette décennie. L’État se penche présentement sur un programme prioritaire de mobilisation des compétences à travers une démarche sectorielle impliquant tous les départements ministériels et les établissements publics concernés par la mise en œuvre de la nouvelle politique dédiée aux profils marocains travaillant dans plusieurs pays et désireux de poursuivre leur carrière professionnelle au Maroc. La mise en œuvre du programme de partenariat des départements ministériels englobe les domaines de l’éducation et de la recherche scientifique, le tourisme, l’artisanat et témoigne de la forte implication de l’Office du développement de la coopération. Parmi les domaines prioritaires, figure la recherche de compétences dans le domaine des énergies renouvelables. «Actuellement, il s’agit d’élaborer un programme spécial englobant tous les secteurs prioritaires», précise la feuille de route de l’Exécutif.
Younes Bennajah / Les Inspirations Éco