Politique

Chambre des conseillers: qui va constituer la première force politique ?

Sauf coup de théâtre,  le RNI, le PAM et l’Istiqlal devraient constituer la première force politique au sein de la Chambre des conseillers.

Quatre collèges électoraux doivent élire, ce mardi 5 octobre, les 120 parlementaires de la Chambre des conseillers, le plus important étant celui des collectivités territoriales. Celles-ci sont représentées par 72 conseillers, soit 60 % des membres de la Chambre haute. En se basant sur les résultats des élections du 8 septembre, ce sont le Rassemblement national des indépendants (RNI), le Parti Authenticité et modernité (PAM) et le parti de l’Istiqlal (PI) qui devraient occuper les premières marches du podium.

Ces trois partis ont, en effet, raflé la mise, en obtenant 71,69% des sièges aux élections régionales, contre 50,73% en 2015 et 68,34% des sièges aux élections communales, contre 51,33% en 2015. Leur position se trouve renforcée par leur large victoire aux élections des Chambres professionnelles qui représentent le deuxième collège de la seconde Chambre, avec 20 sièges. À eux trois, ils ont obtenu 60,99% des sièges des Chambres professionnelles (dont 28,61 % pour le seul RNI), contre 49,83 % en 2015. En prenant en compte ces résultats, le RNI, le PAM et l’Istiqlal devraient constituer la première force politique au sein de la Chambre des conseillers, sauf coup de théâtre. Ces formations comptent, en effet, sur la discipline des grands électeurs qui devront voter pour les candidats de leur couleur politique. Les rangs des trois partis politiques favoris devront se renforcer par les conseillers issus du collège des syndicats, au vu des résultats positifs de l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), bras syndical du parti de la balance.

Cette centrale s’est, en effet, positionnée en tête des élections des délégués des salariés du secteur privé et a occupé la troisième place dans le résultat général, après les sans-appartenance syndicale et l’Union marocaine du travail (UMT). Cette dernière, rappelons-le, a pu conserver sa place de première centrale syndicale, mais son positionnement a régressé dans le secteur privé au profit du syndicat de l’Istiqlal qui, pour la première fois de son histoire, est arrivé en tête de peloton aux élections des représentations des salariés du secteur privé. La CDT, elle, a régressé du deuxième rang en 2015 avec un taux de 9,27%, à la troisième place en 2021, avec 7,20%. Le verdict des élections des délégués des salariés des secteurs public et privé, au titre de 2021, influencera la composition des syndicats dans la deuxième Chambre du parlement.

Rappelons, à cet égard, qu’en 2015, avec un taux de 17,67%, lors des élections des représentants des salariés, l’UMT avait obtenu six sièges, alors que la CDT et l’UNTM en avait remporté quatre chacune, avec un pourcentage, respectivement, de 9,27% et 7,36%. L’UGTM n’avait réussi à obtenir que trois sièges avec 7,57%. Les autres centrales, FDT, ODT et Syndicat national démocratique, en queue de peloton, n’étaient parvenus à glaner qu’un seul siège chacune. Les parlementaires des syndicats affiliés aux partis politiques (UGTM, UNTM, ODT et FDT) ont rejoint les groupes parlementaires de leurs formations partisanes. Chacune de ces deux centrales, UMT et CDT, a pu créer son groupe parlementaire. Les parlementaires de ces deux syndicats sont restés, ainsi, plus au moins autonomes dans leurs décisions au sein de la Chambre haute.

Durant la dixième législature, les parlementaires relevant des syndicats sont arrivés à animer le débat dans l’hémicycle sur des questions cruciales d’ordre social, bien que leur poids soit limité, au moment décisif du vote des projets de loi. Aucune coordination n’était, cependant, de mise entre eux, au sein de la chambre haute. Certains acteurs politiques reprochent aux parlementaires relevant des syndicats de faire l’amalgame entre l’action syndicale et leur mission parlementaire de législation et de contrôle. Quant au patronat, qui est représenté par huit membres au sein de la Chambre des conseillers, son rôle dans l’animation de l’action parlementaire, est resté, jusque-là, limité, selon les observateurs. Les parlementaires de la CGEM ont, à plusieurs reprises, soutenu le gouvernement lors de la phase épineuse de l’adoption de textes sensibles.

Une majorité au sein de la Chambre haute

Le terrain est balisé devant la coalition gouvernementale pour disposer de la majorité au sein de la Chambre des conseillers, contrairement aux précédentes législatures. Une situation de nature à permettre de fluidifier le processus législatif et de faire adopter les réformes souhaitées par le gouvernement. Au cours des précédents mandats, l’opposition, qui avait la main sur la Chambre haute, se livrait à un bras de fer serré avec le gouvernement, au point de bloquer plusieurs textes. L’Exécutif parvenait, certes, à tirer son épingle du jeu car la constitution de 2011a fortement limité le pouvoir de la Chambre haute, en accordant la suprématie à la Chambre des représentants sur le plan législatif, mais il n’en demeure pas moins que la déperdition de temps déteignait sur l’action parlementaire et gouvernementale.

Jihane Gattioui / Les Inspirations ÉCO


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