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Union européenne : Bruxelles alerte sur les retards dans le numérique à l’approche de 2030

Le déploiement de la fibre optique, des réseaux 5G et l’adoption de technologies clés comme l’intelligence artificielle restent en deçà des objectifs fixés par l’Union européenne, prévient la Commission dans son rapport 2025 sur la «Décennie numérique».

Alors que l’échéance de 2030 approche, l’Union européenne peine à combler le fossé numérique qui la sépare de ses ambitions. Dans son évaluation annuelle, la Commission européenne dresse un constat préoccupant : les progrès sont insuffisants dans plusieurs domaines critiques, allant des infrastructures de connectivité à la formation aux compétences numériques, en passant par l’adoption des technologies émergentes par les entreprises.

Un usage trop limité des technologies clés
Selon Bruxelles, le rythme de déploiement de la fibre optique et des réseaux 5G autonomes reste trop lent pour répondre aux exigences de compétitivité de l’UE. La fragmentation des marchés, la complexité des réglementations et la dépendance à des fournisseurs extra-européens continuent de freiner les investissements.

Le rapport appelle à un sursaut collectif en matière d’investissements, tant publics que privés, ainsi qu’à une amélioration de l’accès au capital-risque pour les entreprises européennes, notamment les PME. L’analyse met également en lumière le retard dans l’adoption de l’intelligence artificielle, du cloud computing et des mégadonnées.

Malgré des initiatives politiques fortes, la transformation numérique des entreprises reste incomplète, en particulier dans les petites structures. L’objectif de l’UE est pourtant clair : d’ici 2030, 75% des entreprises européennes devraient utiliser ces technologies, et plus de 90% des PME devraient atteindre un niveau au moins élémentaire d’intensité numérique.

Une souveraineté numérique encore fragile
Autre point noir : la formation. À peine 55,6% des citoyens de l’Union disposent de compétences numériques de base. Et la pénurie de spécialistes des technologies de l’information et de la communication (TIC) – notamment en cybersécurité et en IA – demeure préoccupante.

Cette pénurie est accentuée par une fracture marquée entre les sexes, avec une sous-représentation persistante des femmes dans ces métiers.

Enfin, la Commission souligne que, malgré les progrès enregistrés en 2024 dans la numérisation des services publics, une part importante des infrastructures gouvernementales repose toujours sur des services fournis par des entreprises situées en dehors de l’UE. Une dépendance qui pose des questions de souveraineté et de sécurité, particulièrement dans un contexte de tensions géopolitiques croissantes.

Avec ce rapport, Bruxelles lance un nouvel appel à l’action. Pour que la «Décennie numérique» ne reste pas un vœu pieux, les 27 devront faire preuve d’une volonté politique accrue, mobiliser davantage de ressources et assurer une mise en œuvre cohérente et coordonnée de leurs stratégies numériques nationales.

Sami Nemli avec agences / Les Inspirations ÉCO



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