Santé : après AstraZeneca, Sanofi tourne aussi la page de son vaccin anti-Covid
«Les dernières doses de VidPrevtyn Beta», le vaccin anti-covid de Sanofi, «ont expiré à la fin du mois de janvier 2024», a indiqué vendredi le géant français. «Nous avons retiré la demande d’autorisation de mise sur le marché de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS)». «Cette décision n’est pas liée à des problèmes d’efficacité, de sécurité ou de qualité, mais simplement au fait qu’il existe une offre suffisante d’autres vaccins covid-19 dans le monde», a précisé Sanofi. Cette décision marque une nouvelle étape dans la gestion de l’après-pandémie par le secteur pharmaceutique. Les principaux groupes sont, en effet, confrontés à un net déclin des ventes de vaccins anti-covid. Juste avant Sanofi, le britannique AstraZeneca avait annoncé mercredi le retrait de son vaccin, l’un des premiers mis sur le marché pendant la pandémie, citant une chute de la demande.
Jusqu’à 1,2 MM$ versés à Novavax
Le cas de Sanofi, dont le vaccin avait, lui, tardé à arriver sur le marché, est toutefois un peu différent, puisque le français va récupérer l’exploitation d’un autre vaccin anti-covid, celui de l’américain Novavax. Les deux groupes ont conclu «un accord de licence co-exclusif pour la co-commercialisation d’un vaccin covid-19 et le développement de vaccins combinés grippe-covid-19», ont-ils annoncé vendredi dans un communiqué commun. Cet accord, qui verra Sanofi verser au moins 500 millions de dollars et jusqu’à 1,2 milliard à Novavax, prévoit que le premier commercialisera à partir de 2025 le vaccin du second. Le français gérera aussi des enjeux de réglementation, ainsi que de recherche et développement.
Quelques pays, comme l’Inde, feront toutefois exception, car Novavax y dispose déjà d’autres accords. Le contrat prévoit aussi que Sanofi puisse développer des vaccins combinés grippe et Covid, à partir de celui de Novavax. Enfin, le Français prendra une petite part – moins de 5% – de Novavax.
Une bouée de sauvetage
Pour les deux groupes, les enjeux sont différents, même s’ils ont en commun de proposer des vaccins covid qui ne se basent pas sur l’ARN messager. Cette technologie novatrice sert de fondement aux vaccins Pfizer/BioNTech et Moderna, vite devenus dominants dans les campagnes de vaccination anti-covid des pays occidentaux en raison de leur grande efficacité. Arrivés plus tard, les vaccins, plus classiques, de Sanofi et Novavax, ont eu plus de mal à trouver leur place. Le sort de l’Américain apparaissait même menacé depuis plusieurs mois. Novavax, un petit groupe dont le portefeuille est très dépendant de son vaccin covid, avait fait part l’an dernier d’importantes difficultés financières. Son titre, qui atteignait des centaines de dollars au pic de la pandémie, n’en vaut plus qu’entre 4 et 5.
Pour Sanofi, un géant dont l’existence n’est pas remise en cause par la chute des ventes des vaccins anti-covid, l’accord permet non seulement de solder le sort de son propre produit, mais aussi de miser sur une vaccination combinée avec la grippe. Le Français, qui avait tardé à développer son vaccin anti-covid, est en effet l’un des grands acteurs des vaccins grippaux. «Sanofi sera l’unique responsable du développement et de la commercialisation de tout nouveau vaccin combiné grippe-covid-19 élaboré avec un vaccin antigrippe de Sanofi», précise le communiqué.
Sami Nemli avec agences / Les Inspirations ÉCO