Sanctions : Washington ajoute huit entreprises à sa “liste noire”, pour violations des droits humains
Les États-Unis ont annoncé mardi des restrictions commerciales visant huit entreprises, dont deux chinoises et plusieurs russes, en raison de violations des droits humains, signifiant que les entreprises américaines doivent détenir une licence avant de leur vendre leurs produits.
Zhejiang Uniview Technologies, l’une des entreprises chinoises visées par les nouvelles sanctions américaines, est accusée par les responsables américains de permettre des violations des droits humains, comme la surveillance des Ouïghours et d’autres groupes minoritaires ethniques et religieux. L’autre société chinoise citée par le département américain du Commerce est Beijing Zhongdun Security Technology Group, qui développerait et vendrait des produits permettant aux autorités de sécurité publique de commettre des violations des droits. Ces entreprises ont été ajoutées à une «liste d’entités», qui exige que les entreprises américaines détiennent une licence avant d’exporter vers elles.
«Les violations des droits humains sont contraires aux intérêts de politique étrangère des États-Unis», a déclaré le sous-secrétaire au Commerce, à l’Industrie et à la Sécurité, Alan Estevez, dans un communiqué.
L’ajout de ces entreprises à cette liste vise à «garantir que la technologie américaine ne soit pas utilisée pour permettre des violations (…) des droits humains», a-t-il ajouté. Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a déclaré mercredi que ces sanctions constituaient une «répression ouverte et sans crainte des entreprises technologiques chinoises sous couvert de droits humains».
«Cela montre une fois de plus le mensonge des États-Unis qui protègeraient les droits humains mais qui en réalité privent le peuple chinois de ses droits au progrès. De tels stratagèmes ne réussiront jamais», a déclaré Mao Ning, au cours d’une conférence de presse régulière.
Le gouvernement américain et les législateurs de plusieurs autres pays occidentaux ont critiqué le traitement réservé par la Chine à la minorité ouïghoure dans la région du nord-ouest du Xinjiang. Des groupes de défense des droits humains affirment qu’au moins un million de personnes, pour la plupart membres de minorités musulmanes, ont été incarcérées dans la région et sont confrontées à des violences, tandis que Pékin nie avec véhémence ces accusations. Deux entreprises situées en Birmanie et deux autres en Russie sont également concernées par ces restrictions, pour leur rôle dans la fourniture à l’armée birmane de composants leur permettant de mener des actes tels que des attaques aériennes contre des civils, a ajouté le ministère du Commerce.
Enfin, deux autres entreprises russes sont accusées d’avoir fourni une technologie de reconnaissance faciale à Moscou «afin de cibler des manifestants pacifiques, une partie qui fait partie intégrante de l’appareil de surveillance de masse russe».
Sami Nemli avec agences / Les Inspirations ÉCO