Saisonnières marocaines : l’Exécutif andalou aux petits soins
Le gouvernement régional andalou a affiché son soutien aux efforts des journalières marocaines recrutées dans les fermes agricoles et a annoncé le renforcement des effectifs des médiateurs interculturels pour améliorer leur séjour.
La filière andalouse des fruits rouges jubile. Le gouvernement régional vient de lui manifester son soutien à travers la reconnaissance des efforts fournis par les saisonnières marocaines recrutées dans les champs de fraise. C’est de la sorte que Elias Bendodo, le conseiller en charge de la présidence, de l’administration publique et de l’Intérieur auprès de l’Exécutif régional andalou, a annoncé que son gouvernement appuiera le plan social destiné aux ouvrières agricoles marocaines et ce, en renforçant les effectifs des médiateurs interculturels, recrutés par le gouvernement andalou pour veiller au bon déroulement de la campagne agricole. «Il s’agit d’apporter notre aide à celles qui nous aident», a-t-il reconnu, référence faite au labeur des braves ouvrières marocaines, en ces temps si troublés.
Selon l’annonce faite par le responsable régional andalou, la direction générale des politiques migratoires, département rattaché au gouvernement régional andalou, se penche depuis quelques semaines sur ce dossier. Il est question de renforcer ce dispositif afin de garantir une meilleure campagne agricole 2021-2022, a assuré Bendodo lors d’une visite d’exploitation agricole. De fait, il s’agit d’une revendication marocaine intervenue au lendemain du scandale des abus sexuels dont auraient été victimes des saisonnières marocaines. Ces médiateurs viendront appuyer le travail mené par les consultants recrutés dans le cadre des efforts de la filière pour mieux accompagner les ouvrières agricoles marocaines durant leur séjour en terre andalouse.
Ainsi, Bendodo a souligné que le renforcement du personnel est un appui au Plan de responsabilité éthique, professionnelle et sociale (PRELSI), mis en place par la filière à travers son association interprofessionnelle des producteurs de fruits rouges (Interfresa). Cette année, 11 médiateurs sociaux ont été recrutés par le secteur andalou des fruits rouges à Huelva au terme d’une rigoureuse sélection et à l’issue d’une formation à la résolution de conflits. Les encadrants, majoritairement originaires du royaume, parlent darija pour mieux communiquer avec les ouvrières agricoles. Cette importante figure a su faire ses preuves en matière de désamorçage de conflits et œuvrer en faveur d’une meilleure communication entre les employées marocaines et les patrons des exploitations. Selon cette source au sein de la filière, la plupart des entreprises andalouses évoluant dans le secteur des fruits rouges ont souscrit à cette convention sociale.
«Au total, 90% des exploitations agricoles dédiées aux fruits rouges sont signataires du plan PRELSI. Cela implique le respect d’une série d’engagements en faveur des journalières marocaines et à ouvrir les portes à nos visites d’inspection», indique fièrement cette source autorisée au sein d’Interfresa.
Grâce à l’abnégation des femmes marocaines et leur engagement, la filière a expédié des marchandises d’une valeur de l’ordre de 1.028 millions d’euros et ce malgré le dur contexte de la précédente campagne agricole. En outre, et même si cette année, les responsables marocains ne peuvent se déplacer sur place pour suivre l’évolution de la saison agricole, des initiatives sont pilotées financées par le gouvernement marocain afin de veiller au bien-être de nos concitoyennes recrutées dans le cadre du programme de migration circulaire. C’est ainsi que le ministère délégué en charge des Marocains résidant à l’étranger a confié à la Fondation Trois Cultures de la Méditerranée la mise en place d’un programme culturel et ludique destiné aux Marocaines qui travaillent dans les exploitations de Huelva. Au menu figurent une initiation au castillan, des ateliers sur les nouvelles technologies ainsi que des cours de prévention de la Covid-19. La convention stipule aussi l’organisation d’un ftour au profit des saisonnières durant le ramadan, ainsi qu’un concert de chaâbi et des représentations théâtrales données par des troupes marocaines, si la situation sanitaire le permet toutefois. Actuellement, 6.500 ouvrières agricoles originaires du royaume sont à pied d’œuvre dans les exploitations de fruits rouges andalouses. Quelque 14.000 ouvrières devraient rejoindre les champs de serres au terme de cette campagne agricole particulière qui se déroule, malgré tout, dans les meilleures conditions.
Amal Baba Ali, DNC à Séville / Les Inspirations Éco