Monde

Russie : la Banque centrale relève à 18% son taux directeur pour lutter contre l’inflation

La Banque centrale russe (BCR) a annoncé vendredi relever son taux directeur de 16% à 18% pour tenter de contenir l’inflation, à la hausse du fait en particulier de l’explosion des dépenses militaires dans le budget fédéral.

«L’inflation s’est accélérée et dépasse nettement les prévisions faites en avril par la BCR (…) Pour que l’inflation baisse à nouveau, il faut que la politique monétaire soit encore resserrée», a expliqué la Banque centrale russe dans un communiqué.

«Les prévisions de la BCR ont été considérablement révisées, y compris la prévision d’inflation pour 2024 qui a été relevée à 6,5-7,0%», poursuit le communiqué, en précisant que la BCR «examinera la nécessité d’une nouvelle augmentation du taux directeur lors de ses prochaines réunions».

Le taux avait été relevé à plusieurs reprises entre l’été et la fin d’année 2023, pour atteindre 16%, dans le but d’enrayer l’inflation qui plombe le pouvoir d’achat des Russes. La veille de cette décision, le Kremlin s’était dit jeudi préoccupé par le haut niveau de l’inflation en Russie.

La cheffe de la Banque centrale russe, Elvira Nabioullina, s’est également inquiétée vendredi des difficultés croissantes des entreprises russes à effectuer des paiements vers l’étranger, du fait des sanctions occidentales. «Les risques de sanctions secondaires (visant des entités accusées d’aider la Russie à contourner les sanctions, ndlr) ont vraiment augmenté. Nous le voyons également dans la difficulté liée à la situation des paiements», a-t-elle déclaré. Selon elle, ces difficultés peuvent provoquer une augmentation du prix des marchandises importées, entraînant encore l’inflation à la hausse malgré la politique monétaire restrictive de la BCR.

L’inflation annuelle en Russie a atteint 8,59% en juin sur un an contre 8,3% en mai, selon l’agence nationale des statistiques Rosstat. C’est le niveau le plus élevé depuis février 2023, largement supérieur à l’objectif officiel de 4% affiché par les autorités. L’explosion des dépenses publiques, liées notamment aux commandes dans le complexe militaro-industriel pour équiper l’armée en Ukraine et aux importantes primes versées aux soldats et à leurs familles, alimente depuis plusieurs mois un cycle de salaires et de dépenses des ménages à la hausse.

Parallèlement, des déficits de main d’œuvre dans de nombreux secteurs, causés par les départs d’hommes au front et l’exil à l’étranger de centaines de milliers d’autres notamment pour fuir la mobilisation, ont également nourri cette spirale. Plusieurs dirigeants d’entreprises s’étaient toutefois déjà dits opposés à des hausses du taux directeur, qui pourraient selon eux ralentir l’activité économique.

Sami Nemli Avec Agence / Les Inspirations ÉCO



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