Monde

Royaume-Uni: Face à l’antitrust britannique, Veolia cède les activités déchets de Suez

Veolia a conclu un accord avec le groupe australien Macquarie pour lui céder les activités déchets de Suez au Royaume-Uni.

Un grand sacrifice, en espérant lever l’épée de Damoclès de l’antitrust britannique. 

En annonçant, lundi 8 août, avoir conclu un accord avec le groupe australien Macquarie pour la vente de ses activités déchets (ex-Suez) au Royaume-Uni, Veolia pourrait empocher, certes, 2,4 milliards d’euros, mais cette coquette somme ne doit pas cacher combien cette décision lui a coûté.

En mars dernier, Veolia considérait, en effet, comme «stratégiques» les activités déchets de Suez au Royaume-Uni, indispensables dans le cadre de son projet de fusion, et ne décolérait pas en apprenant que Suez avait engagé des négociations pour céder ses activités en Grande-Bretagne (ainsi qu’en Australie).

Veolia promettait de s’y opposer par tous les moyens, menaçant les administrateurs de poursuites judiciaires.

Lever l’épée de Damoclès que fait peser l’antitrust britannique
Or, au Royaume-Uni, Veolia avait affaire à forte partie avec l’autorité de la concurrence. Dès le 5 février, la Competition and Markets Authority (CMA) ouvrait une enquête sur l’acquisition de Suez par Veolia cherchant à évaluer si ce rachat allait perturber la concurrence dans ce domaine au Royaume-Uni.

En outre, la Competition and Markets Authority reste, aujourd’hui, la dernière autorité de la concurrence à ne pas avoir donné son feu vert concernant le rapprochement entre Veolia et Suez.

Pour essayer de lever l’épée de Damoclès qui pèse sur cette opération, entre les deux entreprises de services aux collectivités, Veolia annonçait, le 16 juin dernier, son intention de céder, à regret, ses activités déchets au Royaume-Uni (dans le périmètre de Suez avant l’acquisition) afin de satisfaire «l’intransigeance» de l’antitrust britannique.

Dans un communiqué sans langue de bois, le géant des déchets pliait, certes, devant l’antitrust britannique mais n’hésitait pas à contester aussi, publiquement, son manque de compréhension et de dialogue face aux enjeux stratégiques sur ces marchés.

«Cette décision radicale est de nature à répondre efficacement à l’intransigeance de la CMA, dont Veolia conteste l’analyse des marchés concernés et déplore l’absence de partage des enjeux liés à nos secteurs d’activité», indiquait alors le numéro un mondial des services à l’environnement.

Une cession à très bon prix
Aujourd’hui, Veolia annonce avoir trouvé un acheteur pour ces activités : le gestionnaire d’actifs Macquarie Asset Management, branche du conglomérat financier australien Macquarie Group, coté à Sydney, lequel pesait, en mars 2022, quelque 773 milliards de dollars australiens d’actifs sous gestion (environ 523 milliards d’euros).

«Veolia annonce la signature d’une promesse unilatérale d’achat par laquelle Macquarie Asset Management s’engage irrévocablement à acquérir 100% du capital de Suez Recycling and Recovery UK Group Holdings Ltd, regroupant les activités de déchets de Suez au Royaume-Uni», a indiqué le groupe, lundi, dans un communiqué.

En lui cédant les activités déchets de Suez au Royaume-Uni, groupe qu’il a en grande partie absorbé pour 2,4 milliards d’euros, le géant français aux 200.000 salariés à travers le monde espère «répondre aux principales obligations de l’autorité de la concurrence britannique».

Cette dernière devrait rendre sa décision, concernant l’approbation de cette opération, en septembre prochain. Dans le détail, «le niveau de valorisation de cette cession, faisant ressortir un multiple de 16,9x l’EBITDA 2021 normalisé, est nettement supérieur au prix d’acquisition se dégageant du prix de l’OPA», fait valoir Veolia.

Veolia restera «un acteur majeur du traitement des déchets» au Royaume-Uni
Véolia précise dans son communiqué que, «à l’issue de la réalisation de ce remède antitrust, Veolia demeurera un acteur majeur du marché du traitement des déchets au Royaume-Uni, avec un chiffre d’affaires d’environ 2 milliards d’euros».

De fait, Estelle Brachlianoff, directrice générale de Veolia, se dit très satisfaite de l’évolution de cette transaction «qui se fait dans d’excellentes conditions, démontrant une nouvelle fois la grande attractivité des activités de services à l’environnement et la pertinence de notre proposition de remèdes à la CMA.

Elle permettra une forte création de valeur tout en renforçant notre capacité d’investissement sur des marchés stratégiques.

La valorisation de ces actifs reflète à la fois le prix initial et les synergies prévues par le rapprochement, en ligne avec l’ensemble des cessions réalisées dans le cadre des autorisations antitrust, qui sont supérieures au prix d’acquisition de Suez».

Sami Nemli avec agences


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