Monde

Réseaux sociaux : un rapport tire la sonnette d’alarme sur la santé mentale des enfants

La crise de la santé mentale chez les enfants a atteint un point critique, exacerbée par «l’expansion incontrôlée» des réseaux sociaux, selon un rapport du groupe de droits des enfants KidsRight publié mercredi.

Selon les recherches menées par KidsRights, basé à Amsterdam, et l’université Erasmus de Rotterdam, plus de 14% des 10-19 ans dans le monde connaissent des problèmes de santé mentale, avec un taux de suicide global moyen de 6 pour 100.000 adolescents âgés entre 15 et 19 ans.

«Le rapport de cette année est un signal d’alarme que nous ne pouvons plus ignorer», a déclaré dans un communiqué Marc Dullaert, fondateur et président de KidsRights.

«La crise de la santé mentale et/ou du bien-être de nos enfants a atteint un point de bascule, exacerbé par l’expansion incontrôlée des plateformes de réseaux sociaux qui donnent la priorité à l’engagement plutôt qu’à la sécurité des enfants,» a-t-il poursuivi.

Corrélation troublante
Le KidsRight Index, rapport annuel conduit par la fondation, évalue le degré d’adhésion de 194 pays aux droits des enfants et dans quelle mesure les pays s’efforcent d’améliorer ces droits.

Dans son édition 2025, KidsRights a identifié une «corrélation troublante» entre la détérioration de la santé mentale des enfants et ce que l’organisation qualifie d’utilisation «problématique» des réseaux sociaux, à savoir une utilisation compulsive et addictive des réseaux qui a un impact négatif sur le fonctionnement quotidien de l’utilisateur.

Le manque de données sur la santé mentale des enfants constitue un problème majeur selon le rapport, et révèle un «besoin urgent» d’action coordonnée visant à se confronter à l’impact nocif de l’environnement numérique sur les enfants et adolescents.

«Nous assistons à la lutte des gouvernements pour contenir une crise numérique qui est en train de remodeler fondamentalement l’enfance», a poursuivi le patron de KidsRight, appelant à prioriser le bien-être des enfants plutôt que «les profits des entreprises».

Vers un encadrement renforcé
Le rapport fait état de variations régionales importantes, citant l’Europe comme la région où les enfants de 13 ans sont les plus exposés au risque d’utilisation problématique des réseaux sociaux, à hauteur de 13%, et où le niveau de dépendance numérique des jeunes de 15 ans est «sans précédent», avec 39% d’entre eux en contact continu avec leurs amis via les réseaux.

Soutenue par la France et l’Espagne, la Grèce a proposé la semaine dernière lors d’une réunion ministérielle à Luxembourg d’encadrer l’utilisation par les enfants des plateformes en ligne, face aux inquiétudes concernant leur caractère addictif.

En février, la mini-série «Adolescence» de Netflix avait révélé notamment les influences toxiques et misogynes auxquelles sont exposés les jeunes en ligne, poussant les gouvernements britannique et français à vouloir incorporer le visionnage du programme dans les écoles.

Adolescence «a mis en lumière les préoccupations mondiales concernant la représentation et la protection des enfants sur les plateformes numériques – mais nous avons besoin d’action, pas seulement d’indignation», a conclu Marc Dullaert.

Sami Nemli avec agences / Les Inspirations ÉCO



Informel : derrière les chiffres du HCP


Recevez les actualités économiques récentes sur votre WhatsApp Suivez les dernières actualités de LESECO.ma sur Google Actualités

Rejoignez LesEco.ma et recevez nos newsletters




Bouton retour en haut de la page