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Production de céréales : l’Ukraine touche le fond

Les surfaces des terres semées ayant diminué en Ukraine, les récoltes de céréales et d’oléagineux devraient encore baisser, en 2023, pour s’établir à 53 millions de tonnes, contre 65 millions  en 2022. 

Les récentes informations divulguées par l’Association céréalière ukrainienne laissent légitimement penser que le déséquilibre existant entre l’offre et la demande sur le marché mondial des céréales n’est pas prêt de se réduire substantiellement. Une situation qui est propice au maintien de prix élevés.

Selon les estimations de ladite association, les surfaces semées ayant diminué en Ukraine, les récoltes de céréales et d’oléagineux devraient encore baisser en 2023, pour s’établir à 53 millions de tonnes, contre 65 millions en 2022, sachant qu’en 2021, la récolte avait atteint 106 millions de tonnes. Il convient de rappeler que l’Ukraine (envahie par la Russie en février 2022) était jusque-là considérée comme le grenier de l’Europe, et exportait une partie de sa production vers l’Afrique.

Avant le début de la guerre, ce pays était le quatrième exportateur mondial de blé et de maïs. La situation de belligérance qui prévaut actuellement constitue un réel péril pour l’agriculture ukrainienne. Concrètement, l’Ukraine ne devrait pas produire plus de 16 millions de tonnes de blé cette année, soit deux fois moins qu’en 2021. Le maïs s’inscrit aussi sur un trend baissier avec une production d’à peine 18 millions de tonnes en 2023, contre près de 42 millions avant la guerre.

D’après Nikolay Gorbachov, le président de l’Ukrainian grain association (UGA), qui s’exprimait lors d’une conférence sur les céréales, organisée par Argus Media à Paris, de nombreux agriculteurs produisent à perte en Ukraine, et sont obligés de réduire leurs surfaces de terres cultivées.

Pour rappel, après plusieurs mois de blocus russe, les exportations de céréales du pays ont pu reprendre grâce au corridor établi sous l’égide de la Turquie et de l’ONU, après un accord signé en juillet par les responsables des deux États. Une combinaison de griefs et non des moindres corse l’équation.

Il s’agit des retards en mer Noire et des difficultés logistiques qui augmentent considérablement les coûts de production. L’association ukrainienne précitée parle de 20 millions de tonnes de produits agricoles exportés, ce qui est bien inférieur aux années d’avant-guerre. Par ailleurs, il faut préciser que la campagne de semis 2022 a été entravée, du fait des combats, du manque de carburant et de la destruction d’une partie des machines agricoles et des infrastructures de stockage.

«Cela a conduit à la réduction d’environ un quart de la surface cultivée par rapport à l’année précédente», explique l’Ukrainian grain association qui alerte sur l’existence de plusieurs paramètres susceptibles de compliquer la situation, déjà complexe. Il s’agit, entre autres, des coûts d’exportation élevés, de l’état des sols devenus infertiles en raison des combats et des conditions météorologiques défavorables.

Sami Nemli avec agences / Les Inspirations ÉCO



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