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Perspectives économiques mondiales : l’inflation au centre des préoccupations

Le Fonds monétaire international vient de publier ses nouvelles prévisions de croissance de l’économie mondiale pour 2022 et 2023. Son scénario de référence, en principe le plus optimiste, donne déjà froid dans le dos. Et si l’un des risques pesant sur les perspectives économiques mondiales venait à se réaliser, ce sera la récession ! 

Le spectre de la récession plane sur l’économie mondiale. De nombreux risques baissiers, signalés dans l’édition d’avril des «Perspectives de l’économie mondiale» du FMI ont, en effet, commencé à se concrétiser. Une inflation plus forte que prévu est en train de mettre à genoux les États-Unis et l’Union européenne, provoquant un durcissement des conditions financières mondiales.

En Chine, le ralentissement a été plus prononcé qu’attendu sur fond de flambées de Covid-19 et de reconfinements. Quant à la guerre en Ukraine, elle a eu de nouvelles répercussions négatives. Bref, la production mondiale s’est contractée au deuxième trimestre de cette année. Partant, les perspectives économiques ne sont guère rassurantes.

Un scénario «optimiste» qui fait peur
Même le scénario de référence du FMI, en principe le plus optimiste, fait froid dans le dos ! Dans cette hypothèse, la croissance mondiale ralentit, passant de 6,1% l’année dernière à 3,2% en 2022 et à 2,9% l’année prochaine, soit une dégradation de 0,4 et 0,7 point de pourcentage par rapport aux chiffres d’avril. Le FMI explique ce ralentissement par un enlisement de la croissance dans les trois principales économies du monde, les États-Unis, la Chine et la zone euro, ce qui a des conséquences importantes sur les perspectives mondiales. Ainsi, aux États-Unis, une baisse du pouvoir d’achat des ménages et un resserrement de la politique monétaire ramèneront la croissance à 2,3% cette année et à 1% en 2023.

En Chine, des confinements à répétition et l’aggravation de la crise de l’immobilier ont ramené la croissance à 3,3% cette année, soit le taux le plus faible en plus de quarante ans, si l’on exclut la pandémie. Enfin, dans la zone euro, la croissance est révisée à la baisse, à 2,6% cette année et 1,2% en 2023, du fait des retombées de la guerre en Ukraine et du durcissement de la politique monétaire.

Toujours dans ce premier scénario, le FMI table sur une révision de l’inflation mondiale à la hausse, en partie du fait de l’augmentation des prix des denrées alimentaires et de l’énergie. Selon les experts de l’institution de Bretton Woods, l’inflation devrait atteindre, cette année, 6,6% dans les pays avancés et 9,5% dans les pays émergents ou en développement, soit une révision à la hausse de 0,9 et 0,8 point de pourcentage, respectivement. Elle devrait, par ailleurs, rester élevée plus longtemps.

Un scénario pessimiste qui laisse coi
Le FMI souligne que les risques qui pèsent sur les perspectives économiques mondiales sont, cette fois-ci, largement orientées à la baisse. Malheureusement, il y en a une kyrielle. Par exemple, la guerre en Ukraine, dont personne ne sait quand elle va finir, pourrait interrompre brutalement les importations européennes de gaz russe (Voir encadré).

Dans ce cas de figure, qui est un scénario très plausible, le FMI déclare que l’inflation augmentera, et la croissance mondiale ralentira davantage pour atteindre 2,6% cette année et 2% l’année prochaine. Depuis 1970, ce rythme a été plus lent à seulement cinq reprises. Dans ce scénario, les États-Unis, tout comme la zone euro, connaissent une croissance proche de zéro l’année prochaine, laquelle aurait des conséquences négatives pour le reste du monde.

Les risques qui pèsent sur les perspectives économiques mondiales

• La guerre en Ukraine pourrait interrompre brutalement les importations européennes de gaz russe ;
• L’inflation pourrait demeurer obstinément élevée si la pénurie de main-d’œuvre reste trop forte, si les anticipations d’inflation perdent leur ancrage ou si la désinflation se révèle plus coûteuse que prévu ;
• Un durcissement des conditions financières mondiales pourrait provoquer une vague de surendettement dans les pays émergents et les pays en  développement ;
• De nouvelles flambées de Covid-19 et des reconfinements risquent de freiner davantage la croissance en Chine ;
• La hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie pourrait provoquer une généralisation de l’insécurité alimentaire et des troubles sociaux ;
• La fragmentation géopolitique risque d’entraver la coopération et les échanges à l’échelle mondiale.

 

Sami Nemli avec agences / Les Inspirations ÉCO


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