Peine de mort : le nombre d’exécutions a augmenté de 20% en 2021
Amnesty International a enregistré 579 exécutions dans 18 pays en 2021, ce qui représente une augmentation de 20% par rapport aux 483 exécutions recensées en 2020. Malgré cela, ce chiffre se place au second rang des totaux les plus bas depuis au moins 2010, au vu des statistiques d’Amnesty International. La plupart des exécutions recensées ont eu lieu, par ordre décroissant, en Chine, en Iran, en Égypte, en Arabie saoudite et en Syrie.
Amnesty International a dévoilé, ce mardi, son rapport sur la peine de mort en 2021. Dans ce document, l’ONG a constaté une hausse de 20 % du nombre d’exécutions dans le monde par rapport à 2020, avec 579 exécutions confirmées l’année dernière. Ces exécutions ont été recensées dans 18 pays, ce qui constitue toujours le nombre le plus faible de pays procédant à des exécutions jamais enregistré par l’organisation depuis qu’elle tient des statistiques à ce sujet.
«Après la chute du nombre d’exécutions recensées en Iran et en Arabie saoudite en 2020, ces pays ont de nouveau intensifié leur recours à la peine de mort, notamment en violant de manière éhontée les interdictions instaurées par le droit international relatif aux droits humains. Ce retour à un recours massif aux exécutions n’a en outre montré aucun signe d’essoufflement dans les premiers mois de 2022», a déclaré Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International.
Comme chaque année, ces chiffres ne comprennent pas les exécutions en Chine, en Corée du Nord et au Vietnam, puisque ces pays empêchent l’accès à ces informations mais pratiquent bien la peine de mort, précise l’ONG.
À la suite de la levée dans de nombreuses régions du monde des restrictions liées à la Covid, qui avaient ralenti les procédures judiciaires, les juges ont prononcé au moins 2.052 sentences capitales dans 56 pays, ce qui représente une augmentation de près de 40 % par rapport à 2020. À cet égard, des pics ont été constatés, par exemple, au Bangladesh avec au moins 181 exécutions contre 113 en 2020, en Inde (144 contre 77) et au Pakistan (au moins 129 contre au moins 49).
«Au lieu de tirer parti des interruptions qui ont eu lieu en 2020 en mettant en place de nouvelles solutions efficaces pour lutter contre la criminalité, une minorité d’États ont choisi avec un enthousiasme préoccupant de recourir de nouveau à la peine de mort, faisant preuve d’un mépris flagrant pour le droit à la vie alors même que le monde était en proie à une crise persistante des droits humains», a déclaré Agnès Callamard.
L’Iran maintient l’imposition obligatoire de la peine de mort en cas de possession de certains types et quantités de drogue, et le nombre d’exécutions recensées concernant des personnes condamnées pour des infractions liées aux stupéfiants a plus que quintuplé, passant de 23 en 2020 à 132 en 2021.
À la connaissance d’Amnesty International, le nombre de femmes exécutées a également augmenté, passant de neuf à 14, et les autorités iraniennes ont continué de bafouer d’ignoble façon les droits des enfants en exécutant trois personnes qui étaient âgées de moins de 18 ans au moment des faits qui leur étaient reprochés, allant ainsi à l’encontre des obligations qui sont les leurs au titre du droit international.
Le nombre d’exécutions a considérablement augmenté non seulement en Arabie saoudite (65 en 2021 contre 27 en 2020), mais aussi en Somalie (au moins 21 contre au moins 11), au Soudan du Sud (au moins neuf contre au moins deux) et au Yémen (au moins 14 contre au moins cinq).
Le Bélarus (au moins une), le Japon (trois) et les Émirats arabes unis (au moins une) ont quant à eux procédé à des exécutions en 2021 alors qu’ils s’en étaient abstenus en 2020. De fortes hausses du nombre de condamnations à mort, par rapport à 2020, ont par ailleurs été enregistrées en République démocratique du Congo (au moins 81 contre au moins 20), en Égypte (au moins 356 contre au moins 264), en Irak (au moins 91 contre au moins 27), au Myanmar (au moins 86 contre au moins une), au Vietnam (au moins 119 contre au moins 54) et au Yémen (au moins 298 contre au moins 269).
Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO