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Ouganda : la population durement touchée par la hausse des prix du carburant à la pompe

En Ouganda, les prix à la pompe sont au plus haut. Ils ont dépassé les 6 000 shillings ougandais, soit plus de 1,50 euro le litre. Diverses raisons expliquent cette hausse des prix : la crise ukrainienne, mais également la hausse des coûts de transports pour ce pays qui ne possède pas de façade maritime. Cette montée radicale des prix a des conséquences pour les particuliers, mais aussi pour les entreprises.  

Dans cette station d’essence de Kampala, les clients ne se bousculent pas. Grace s’est forcée à venir faire le plein. Elle use de différentes stratégies pour limiter les passages à la pompe.

«Évidemment, on ne peut plus prendre la voiture pour les loisirs, seulement pour les déplacements nécessaires. On essaie de réduire la distance des trajets ou de prendre un taxi-moto».

La demande à la pompe a baissé d’environ 40%. Ronald vient mettre quelques shillings dans le réservoir de son deux-roues, pourtant il est taxi-moto. «Avant, je travaillais dans un cinéma, mais avec le Covid, les activités se sont arrêtées pendant près de deux ans.

J’ai acheté une moto pour gagner ma vie comme taxi. Mais maintenant ma vie est de nouveau très compliquée. Je dois encore changer d’activité. Je vais retourner dans mon village reculé». Avec un PIB de 900 dollars par habitant, selon la Banque mondiale, la population est durement touchée par cette hausse des prix du carburant. Mais elle n’est pas la seule à en souffrir, les entreprises le sont également.

«Actuellement, nous n’avons pas de solutions, déplore Tom Joseph Mukasa, chef de la direction de PEARL, une entreprise de bâtiment. La seule chose est de négocier une marge de manœuvre avec le client. L’aspiration de tous : des véhicules plus légers, être plus efficace dans l’organisation, mais ce n’est pas toujours facile. Donc aujourd’hui, principalement, nous rognons sur ce qui devrait être nos marges».

Une des conséquences visibles à Kampala : les routes particulièrement congestionnées de la capitale sont aujourd’hui bien vides. Les habitants sont obligés de laisser leurs véhicules au garage, concède Hennery Sebukeera, chef de département de l’autorité nationale de planification.

Cependant, il n’est pas envisageable, selon lui, pour l’État de subventionner le carburant pour alléger la facture des consommateurs…

«La solution viable est en fait de laisser faire la loi de l’offre et de la demande pour que les gens rationalisent leur consommation de carburant et que l’économie puisse également se stabiliser au fil du temps.

Sinon, les subventions coûteraient cher au Trésor et je ne pense pas que nous puissions nous le permettre». À moyen terme, l’autorité de planification souhaite multiplier par trois les capacités de stocks de carburant aujourd’hui d’un mois. Sur le long terme, l’État compte sur le raffinage de son propre pétrole.

Sami Nemli avec agences


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