Milo Djukanovic reprend le pouvoir

Le dirigeant historique du Monténégro, Milo Djukanovic, a retrouvé dimanche un pouvoir abandonné il y a moins de deux ans, après sa victoire dès le premier tour de la présidentielle dans ce petit pays des Balkans candidat à l’entrée dans l’Union européenne.
Milo « Djukanovic est le nouveau président du Monténégro » et « il n’y aura pas de second tour », a annoncé en milieu de soirée au siège du parti, Milos Nikolic, un responsable du parti démocratique socialiste (DPS).
Allié de l’Occident, il avait quitté son poste de Premier ministre en octobre 2016, après avoir dirigé quasiment sans interruption pendant un quart de siècle le Monténégro, le conduisant à l’indépendance de la Serbie en 2006, puis à l’adhésion à l’Otan, effective depuis un an. Six fois chef du gouvernement et déjà une fois président (1998-2003), il entend désormais faire de son pays de 620.000 habitants un membre de l’UE, d’ici à 2025.
D’après l’ONG indépendante Centre for Monitoring (CEMI), chargée d’annoncer les résultats préliminaires, Milo Djukanovic devrait obtenir plus de 53,5% des suffrages, loin devant son plus proche adversaire, Mladen Bojanic, crédité d’un tiers des suffrages. Celui-ci a reconnu la victoire de son adversaire, disant simplement : « Le Monténégro a choisi ce qu’il a choisi ».
Alors que les législatives de 2016 avaient été marquées par l’arrestation d’une vingtaine de militants opposés à l’Otan, accusés d’avoir voulu fomenter un coup d’Etat, le scrutin s’est cette fois déroulé dans le calme, sans incidents graves.
Pendant la campagne, à Podgorica, la capitale où vit plus du tiers de la population, les affiches de Milo Djukanovic, « leader, homme d’Etat, président de tous les citoyens », ont occupé la majeure partie des panneaux publicitaires, laissant la portion congrue à ses six adversaires.
Soutenu par les principaux partis d’opposition, prorusses ou non, Mladen Bojanic, 56 ans, qui avait dit croire en la victoire et appelé à l’union contre Milo Djukanovic en vue du second tour, n’a donc pas créé la surprise.
Après avoir voté, il avait appelé à « mettre un terme au règne d’un autocrate qui veut transformer le Monténégro en dictature ». « Je vais continuer à me battre », a dit Mladen Bojanic.