Lula interdit de quitter le territoire
La justice brésilienne a asséné un nouveau coup à l’ex-président Lula. Il a été empêché de quitter le Brésil, quelques heures avant un départ pour l’Ethiopie. En effet, le favori de la prochaine présidentielle au Brésil devait aller à Addis-Abeba, en Ethiopie, pour une conférence de la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) mais un juge fédéral a donné l’ordre d’empêcher l’ex-président de sortir du territoire. «Nous appliquons l’ordre judiciaire de retirer son passeport à l’ex-président Luiz Inacio Lula da Silva. Nous nous mettons en contact avec sa défense pour voir comment nous allons le récupérer», indique le ministère de la Justice.
Cette mesure intervient au lendemain d’un lourd revers subi par Lula lors d’un procès qui a tenu en haleine le Brésil, mais qui a aussi divisé le pays. Une cour d’appel de Porto Alegre, au sud du pays, a confirmé qu’il était coupable de corruption passive et de blanchiment d’argent pour avoir accepté un triplex en bord de mer de la part d’une entreprise de construction. Elle a également aggravé sa peine de prison d’un tiers, à 12 ans et un mois, tout en le laissant libre, en attendant les recours que sa défense ne va pas manquer de déposer. Les chances d’éligibilité de Lula pour la présidentielle d’octobre se sont considérablement réduites.
Si Lula n’a pas réagi publiquement jeudi soir à ce nouveau coup dur, ses avocats se sont rapidement déclarés «consternés» et ont contesté la décision du juge fédéral à l’empêcher de quitter le territoire. La cour d’appel de Porto Alegre «avait été informée du voyage et n’avait pas imposé la moindre restriction», ont-ils dit dans un communiqué. «Le passeport de l’ex-président sera remis à la police fédérale, sans préjuger des mesures qui permettraient de réparer cette limitation indue à son droit d’aller et venir», poursuivent les avocats de Lula. Celui-ci devait, selon son équipe, rentrer dimanche au Brésil après un voyage express.
«Il n’y a pas d’empêchement légal à ce que l’ex-président Lula fasse un voyage à l’étranger», avait déclaré plus tôt l’un de ses avocats, Cristiano Zanin Martins. «Lula a le droit d’aller et venir là ou il le souhaite». Mais une demande de retrait de son passeport avait été déposée, à titre individuel, par trois avocats, arguant des risques que l’icône de la gauche brésilienne demande l’asile politique à l’étranger.