Lobbying. Les médias français saisissent la justice contre Monsanto
Une enquête, diffusée jeudi dernier au 20 Heures de France 2, a montré qu’une agence de relations publiques, Fleishman Hillard, avait, pour le compte de Monsanto, secrètement fiché des centaines de personnes (hommes politiques, journalistes, scientifiques), en fonction de leur position vis-à-vis des pesticides -notamment le glyphosate- et de leur propension à être influencées. Le but étant d’opérer une action d’influence efficace.
Au lendemain de ces révélations, la justice française a ouvert une enquête sur des soupçons de fichage illégal.
Si de telles pratiques sont monnaie courante chez les grandes firmes internationales, elles se font dans la confidentialité la plus totale, et suscitent habituellement l’indignation lorsqu’elles sont portées au grand jour. Pratiques jugées ‘’inacceptables’’ par l’Agence France-Presse, qui saisit le parquet et la CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés) pour 4 de ses journalistes qui figurent sur les fichiers incriminés. Cette plainte s’ajoute à celles d’autres médias français (Le Monde, Le Parisien, France Télévisions et Radio France), sous le chef de ‘’collecte de données personnelles par un moyen frauduleux, déloyal ou illicite’’.
Concomitamment, Monsanto, filiale du Groupe Bayer depuis 2018, est condamné à une sanction record par la justice américaine : Plus de 2 milliards de dollars de dommage à un couple affirmant que l’herbicide ‘’Roundup’’ est à l’origine de leur cancer. Aujourd’hui, le groupe doit faire face à plus de 13.400 actions en justice.