Les populistes s’installent au pouvoir
Le premier gouvernement d’alliance entre un jeune mouvement populiste et un parti d’extrême droite doit prêter serment vendredi après-midi à Rome, sous la direction de Giuseppe Conte, un juriste complètement novice en politique qui a promis une politique anti-austérité et sécuritaire.
Après près de trois mois de tractations et de rebondissements inédits même pour un pays rompu aux crises politiques, le Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème) et la Ligue (extrême droite) ont trouvé un compromis avec le président Sergio Mattarella qui exigeait des garanties sur le maintien de l’Italie dans la zone euro.
Le président avait opposé un veto spectaculaire à une première liste dimanche soir. Mais jeudi soir, il a signé avec un soulagement visible une liste amendée de ministres qui doivent prêter serment à 16h00 (14h00 GMT) et demander la confiance du Parlement en début de semaine prochaine.
C’est donc Conte, un professeur de droit et avocat de 53 ans totalement inconnu quand il a été choisi il y a 15 jours par le M5S et la Ligue, qui sera assis à côté de Mattarella samedi pour la parade militaire de la fête nationale.
Très fébriles ces dernières semaines, les marchés financiers ont salué la fin de l’incertitude vendredi matin: la Bourse de Milan a ouvert en hausse de plus de 2% et le « spread », l’écart entre les taux d’emprunt allemand et italien à 10 ans qui s’était envolé au-dessus des 300 points en début de semaine, baissait encore pour passer sous les 225 points.
Les investisseurs jugent le programme des deux alliés dangereux pour les comptes publics italiens, mais beaucoup redoutaient encore plus un éventuel retour aux urnes dans les prochains mois.
« Nous allons travailler avec intensité pour réaliser les objectifs politiques que nous avons annoncés dans le contrat de gouvernement. Nous travaillerons avec détermination, pour améliorer la qualité de vie de tous les Italiens », a promis M. Conte jeudi soir après avoir présenté son équipe.