Les Farcs participent à leurs premières élections
Les élections législatives en Colombie sont marquées par la participation pour la première fois dans l’histoire du pays du parti issu de la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc). Le vote a pris fin dans un climat de paix et de sérénité, contrairement à ce qui était attendu. En effet, aucun incident majeur n’a été signalé lors de cette journée électorale. Ces élections ont valeur de test pour les forces politiques à plus de deux mois du scrutin présidentiel dont le premier tour est prévu le 27 mai prochain.
Plus de 36 millions de Colombiens inscrits sur les listes électorales étaient conviés à élire, au suffrage universel direct, les 108 membres du Sénat ainsi que les 172 députés de la Chambre des représentants, pour un mandat de quatre ans. Ce scrutin revêt une importance particulière pour l’avenir de la Colombie dans la mesure où il pourrait favoriser l’émergence de nouveaux acteurs sur la scène politique du pays sud-américain, dominée depuis plus de 50 ans par les partis conservateurs de la droite et les libéraux.
Le prochain président qui sera élu lors de ce scrutin en remplacement de l’actuel chef d’État Juan Manuel Santos, dont le mandat vient à échéance en août prochain, aura besoin d’une majorité confortable pour faire passer les lois de son futur gouvernement au Congrès et gouverner en position de force.
La principale nouveauté de ce scrutin est la participation de la Force alternative révolutionnaire commune, issue de l’ancienne guérilla des Farc, qui s’est transformée en parti politique sous le même acronyme. En vertu de l’accord signé en 2016 avec le gouvernement du président Juan Manuel Santos, la Farc aura d’office droit à dix sièges au sein du futur Parlement, cinq au Sénat et autant à la Chambre des représentants, abstraction faite de son score électoral.