Monde

Les enjeux du sommet UE-UA

Jeunesse, emploi, sécurité, économie…plusieurs chefs d’Etat de l’UE et d’Afrique ont fait le déplacement à Abidjan pour faire le point sur la collaboration entre les deux continents. Une occasion pour les africains d’arracher des décisions et des mesures concrètes pour le continent noir.

 La chancelière allemande Angela Merkel et le président français Emanuel Macron sont attendus à Abidjan pour prendre part au cinquième sommet UE-UA qui se tiendra le 29 et 30 novembre. Ce sommet connaîtra aussi la participation du secrétaire général de l’ONU ainsi que 83 chefs d’État et de gouvernement représentant 55 pays d’Afrique et 28 pays d’Europe. Ce cinquième sommet, dont le nom a été modifié d’Afrique-UE à UE-UA, est placé cette année sous le signe de la jeunesse avec en priorité la mise en place de perspectives économiques pour la jeunesse africaine mais pas seulement. Il s’agit notamment des défis liés à la paix, à la sécurité, à la migration clandestine et à la mobilité des personnes, au développement durable, à la gouvernance, aux droits de l’homme, aux investissements et au commerce ainsi qu’au développement des compétences et à la création d’emplois. Ce sommet sera aussi l’occasion d’évaluer l’avancement de la mise en œuvre du plan d’action 2014-2017, adopté lors du dernier sommet tenu à Bruxelles entre l’Afrique et l’UE, notamment en matière de paix et de sécurité. Les dirigeants africains et européens se pencheront sur l’investissement dans la jeunesse, le thème principal du sommet étant : «Investir dans la jeunesse pour un développement durable».

La jeunesse, le faire-part du sommet

«Le thème de la jeunesse est central car il permet de traiter de toutes les questions en s’y attardant», a déclaré Angela Merkel dans son live Facebook ce week-end. mais certaines ONG ont une autre analyse de la situation. «Ce sujet est trop large et sera par la force des choses de l’ordre du symbolique», explique Mamadou Koulibaly, le représentant d’une ONG ivoirienne à l’AFP. Selon lui, il faut que les gouvernements se mettent autour de la table pour trouver des solutions aux défis tels que la pauvreté, la faim, l’insécurité et la course folle à l’armement, non brandir des slogans et faire des discours de bonne volonté. La chancelière allemande en est bien consciente : «Je sais que les pays africains veulent maintenant voir des faits concrets», a-t-elle rappelé dans sa vidéo podcast hebdomadaire. Elle s’est d’ailleurs félicité que les pays d’Afrique se soient fixés des objectifs précis avec une liste de projets qu’ils veulent réaliser d’ici 2063. Selon elle, l’Allemagne, de son côté, est prête à soutenir un certain nombre de projets durables, comme la formation professionnelle des jeunes ou le développement des énergies renouvelables.

Un partenariat économique d’égal à égal ?

L’UA ne pourra pas vraiment peser sur les négociations car l’intégration africaine n’est pas assez avancée. Tant que le financement de tels sommets sera assuré par les contributions extérieures, à commencer par celle de l’UE, l’idée d’un partenariat d’égal à égal reste en attente. Et ce n’est pas la nouvelle dénomination du sommet qui va mettre un terme à cette irrégularité. À Abidjan, comme auparavant au Caire, à Lisbonne, à Tripoli et à Bruxelles, l’UA, présidée par Alpha Condé, va venir avec une liste de courses qu’elle va demander à l’UE de financer. Cette dernière essayera d’en profiter pour imposer un agenda sur lequel les pays africains n’auront aucune prise. L’argent est le nerf de la guerre et les chiffres le confirment. L’UE et ses États membres représentent 33% de tous les investissements étrangers réalisés à travers l’Afrique, absorbent 41% de ses exportations et fournissent 33% de ses importations, transfèrent 36% des fonds expédiés aux pays par la diaspora et participent à hauteur de 50% à l’aide publique au développement versée chaque année au continent.


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