Monde

Italie : la crise politique installe à nouveau l’incertitude

Le premier ministre, victime de l’implosion de sa majorité a remis, le 21 juillet, sa démission au président italien. «Le rituel démocratique de la crise politique s’est vite imposé», analyse Le Figaro. «Jeudi, après un passage éclair à la chambre des députés, où le président du conseil a parlé moins de 30 secondes, Mario Draghi a confirmé sa démission et celle de son gouvernement».

Le président de la république, Sergio Mattarella, en a pris acte et a expliqué aux Italiens que faute de majorité alternative, il n’avait pas d’autre choix que de dissoudre le Parlement. Mario Draghi va continuer à gérer les affaires courantes, notamment la crise sociale et sanitaire. Le Conseil des ministres a fixé au 25 septembre la tenue des élections législatives anticipées.

Un scrutin dans deux mois
Les noms des candidats et leurs signatures devront être déposés le 22 août, au plus tard. «La campagne électorale s’annonce brève, pour Le Figaro, d’autant que les vacances estivales commencent à peine, une période peu propice où les vacanciers n’ont guère la tête à la politique. Ainsi, en trois semaines, les candidats devront se présenter à leurs électeurs, et les débats de fond devront être posés. Des conditions qui risquent de polariser radicalement une campagne qui commence déjà à couteaux tirés, après 17 mois de cohabitation douloureuse entre des forces politiques qui ne partagent rien.

Mario Draghi venait à peine de constater sa défaite que la campagne commençait. Avec l’entrée en fanfare de Giorgia Meloni, la leader de Fratelli Italia, la seule dans l’opposition que les sondages désignent comme première force politique du pays et qui, hier, triomphait : «Les seuls gouvernements qui fonctionnent sont ceux qui ont une majorité cohérente avec une vision partagée. L’histoire nous a donné raison.»

Une crise qui fait trembler l’Union européenne
«Mario Draghi fait flop et l’Europe flippe», lance Libération à la Une. Le départ du président du Conseil italien, qui avait beaucoup œuvré pour la stabilité monétaire, risque de fragiliser l’Union, déjà sous tension depuis la guerre en Ukraine et le retour de l’inflation. Le quotidien rappelle qu’en février 2021,«en pleine crise sanitaire, Mario Draghi avait accepté de prendre les rênes du pays, mais à la tête d’une union nationale, condition nécessaire pour engager les réformes et redresser le pays.

Mario Draghi, ancien gouverneur de la Banque d’Italie puis président de la Banque centrale européenne incarnait la stabilité dans un contexte géopolitique et économique hautement volatil depuis l’invasion de l’Ukraine. La presse italienne a dénoncé les jeux politiques qui ont eu raison d’un Chef du gouvernement respecté à l’étranger et qui rassurait les milieux d’affaires».

La crainte d’un scénario «à la grecque»
Avec des attaques spéculatives contre l’Italie et même contre l’ensemble des États de la zone euro, les marchés parient depuis plusieurs semaine, selon La Croix, «sur le risque italien, considérant la troisième économie d’Europe comme le nouveau maillon faible de la zone euro. En l’espace de six mois, le taux des obligations italiennes à 10 ans est passé d’1,3 à 3,5%, avec pour conséquence de renchérir le coût d’une dette publique. Celle-ci atteint déjà 150% du PIB, soit le double de la moyenne de la zone euro». Forcément, poursuit le quotidien, «vue de Bruxelles, la crise politique en Italie accentue les incertitudes sur la continuité des réformes engagées pour assainir les finances publiques du pays.

Or, sans réforme, les 191 milliards d’euros promis à Rome dans le cadre du plan de relance européen seraient suspendus, ce qui risque là encore de peser lourdement sur la croissance et donc sur les recettes italiennes. […] Les économistes distinguent toutefois la situation actuelle de celle qui avait prévalu au début des années 2010. Parce que la situation italienne s’est améliorée, mais aussi parce que le secteur bancaire est beaucoup plus solide qu’à l’époque».

Sami Nemli avec agences / Les Inspirations ÉCO



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