Immigration : le Rwanda en discussions “initiales” avec les États-Unis

Kigali et Washington sont aux premiers stades de discussions pour accueillir des migrants en provenance des États-Unis, a déclaré le ministre rwandais des Affaires étrangères aux médias d’État.
Washington a lancé une vaste campagne d’expulsions, l’administration du président Donald Trump négociant des arrangements très controversés pour envoyer des migrants vers des pays tiers. Ce pays des Grands Lacs – souvent considéré comme un îlot de stabilité dans la région – avait précédemment conclu un accord similaire de plusieurs millions de dollars avec la Grande-Bretagne pour accueillir des migrants illégaux expulsés. Cependant, il a été immédiatement annulé après l’élection d’un nouveau gouvernement l’année dernière.
Le ministre des Affaires étrangères Olivier Nduhungirehe a confirmé des informations antérieures selon lesquelles le Rwanda figurait parmi les pays en discussion avec Washington concernant un accord sur les migrants, suite à une question posée à la télévision d’État dimanche.
«Ces informations sont vraies, nous sommes engagés dans des discussions avec le gouvernement des États-Unis d’Amérique», a-t-il déclaré.
Évoquant l’accord similaire avec les Britanniques, le chef de la diplomatie rwandaise a indiqué qu’un tel accord «n’est pas quelque chose de nouveau» pour son pays.
Cependant, bien qu’il ait confirmé que les deux nations étaient engagées dans des discussions «en cours», il a précisé qu’elles «ne sont pas encore conclusives pour déterminer la direction que cela prendra». «Je dirais que les discussions en sont à leurs stades initiaux, mais nous continuons à parler de ce problème des migrants», a-t-il ajouté, sans donner plus de détails.
Accords controversés
L’accord de Washington avec El Salvador a créé un tollé, notamment après qu’un responsable américain a reconnu que les autorités avaient expulsé par erreur un Salvadorien, mais que les États-Unis ne pouvaient pas le faire revenir.
L’accord Kigali-Londres était également controversé, la Cour suprême britannique ayant statué que l’envoi de migrants au Rwanda dans le cadre de cet accord serait illégal car il «les exposerait à un risque réel de mauvais traitements».
Le Rwanda a été critiquée par des ONG pour son bilan en matière de droits humains et une liberté d’expression de plus en plus restreinte. Il a également fait face à une pression croissante concernant son implication en République démocratique du Congo, dont l’est a été à nouveau plongé dans un conflit après une offensive éclair d’un groupe militaire qu’il soutient.
Sami Nemli avec agences / Les Inspirations ÉCO