Monde

Guerre en Ukraine : à Marioupol, la résistance s’effondre

L’armée russe intensifie ses frappes et semble près de gagner la bataille de Marioupol. Le gouvernement ukrainien multiplie les appels à la communauté internationale  pour faire cesser la destruction du pays. 

«Nous vivons peut-être nos derniers jours, voire nos dernières heures. Nous appelons et supplions tous les dirigeants du monde de nous aider. Nous leur demandons d’utiliser la procédure d’extraction et de nous emmener sur le territoire d’un pays tiers», a lancé dans la nuit de mardi à mercredi, sur son compte Facebook, un commandant de militaires ukrainiens qui résistent toujours dans la vaste aciérie d’Azovstal, dernier îlot de résistance de Marioupol, grande ville située sur la mer d’Azov, à l’extrémité sud du Donbass.

Cet appel de détresse montre à quel point l’armée russe est déterminée à faire tomber le port stratégique ukrainien de Marioupol, qu’elle assiège depuis deux mois. Au moins 1.000 civils, surtout des femmes, enfants et personnes âgées, sont terrés, avec les combattants, dans des abris souterrains, avait affirmé mardi le conseil municipal de Marioupol, qui redoute que plus de 20.000 civils soient déjà morts dans la ville.

Kiev a indiqué être arrivé à «un accord préliminaire» avec les Russes pour mettre en place mercredi un couloir d’évacuation depuis Marioupol. Les habitants étaient invités à se rassembler à 14 h 00 (11h 00 GMT) pour partir vers Zaporijjia. Un voyage de 200 km devenu avec la guerre un périple, de plusieurs jours parfois, avec plus d’une dizaine de check-points à franchir.

C’est dans ce contexte que le président du Conseil européen, Charles Michel, est arrivé mercredi matin à Kiev pour témoigner du soutien européen, 12 jours après la visite dans la capitale ukrainienne de son homologue de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

Une voie vers la Crimée
La Russie, qui a appelé mardi les défenseurs de Marioupol à cesser «leur résistance insensée» après un premier ultimatum dimanche, est déterminée à prendre ce port, qui lui permettrait de faire la jonction entre la Crimée, qu’elle a annexée en 2014, et les républiques séparatistes prorusses du Donbass.

Sa prise lui permettrait aussi d’injecter des forces supplémentaires pour renforcer son assaut visant à «libérer», selon les termes de Moscou, l’ensemble du Donbass, que les séparatistes ne contrôlent qu’en partie. Après une série de frappes revendiquées par Moscou, mardi, le ministère ukrainien de la Défense a fait état mercredi matin de «tentatives d’assaut» sur les localités de Soulyguivka et Dibrivné, dans la région de Kharkiv, ainsi que sur Roubijné et Severodonetsk, dans la région de Lougansk.

«Cette nouvelle phase» de la guerre, comme l’a qualifiée mardi le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, s’annonce acharnée. D’autant que l’Ukraine reçoit désormais des armes lourdes que les Occidentaux ont longtemps hésité à lui fournir pour éviter une escalade du conflit.

Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février, les pays européens qui ne faisaient pas partie de l’Otan semblent de plus en plus prêts à franchir le pas.

Sami Nemli avec Agence / Les Inspirations ÉCO


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