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Espagne : un couloir sanitaire spécial pour les saisonnières marocaines

Les autorités locales de Huelva ont confirmé l’arrivée prochaine de 14.000 ouvrières marocaines pour travailler dans les champs de fruits rouges. Un chiffre en léger recul par rapport aux campagnes précédentes, mais qui confirme la valeur de la main-d’œuvre nationale.

L’arrivée des saisonnières marocaines dans les exploitations agricoles de fruits rouges ne saurait tarder. Comme nous l’avions annoncé, le gouvernement espagnol a donné son feu vert au recrutement des ouvrières agricoles marocaines, durant cette saison agricole, dans la province de Huelva. 14.000 Marocaines sont à cet effet attendues, au titre de la campagne agricole 2020-2021, selon la sous-déléguée du gouvernement de Huelva, Manuela Parralo dans un entretien avec l’agence Europa Press. Il s’agit d’une légère baisse du contingent, comparé à celui des années précédentes, fixé à 19.000, excepté la dernière campagne où seulement 7.400 ouvrières avaient pu faire le déplacement avant la fermeture des frontières en raison de la crise sanitaire. Néanmoins, en faisant appel aux journalières marocaines, le secteur espagnol démontre qu’il ne peut plus se passer de cette main-d’œuvre incontournable.

Pour cette saison agricole, les ouvrières seront toutes des répétitrices, ayant à leur actif jusqu’à 8 campagnes agricoles, voire plus dans certains cas. La filière a opté pour le recrutement de journalières expérimentées afin d’éviter des contretemps, voire des incidents de parcours, surtout en ces temps troublés. De surcroît, les autorités ont prévu une «équipe réserve”, composée de 2.800 travailleuses agricoles. Il s’agit de la main d’œuvre sélectionnée l’année dernière, mais qui n’a pu se déplacer vers les exploitations agricoles andalouses, suite aux restrictions de mouvement imposées dans le cadre de la lutte contre la propagation du virus. Selon les autorités locales de Huelva, l’arrivée des saisonnières se fera via un couloir sanitaire ad hoc. À l’instar du rapatriement qui a eu lieu en juillet dernier, en coordination avec les autorités marocaines lesquelles ont affrété un navire spécial à cette fin, les ouvrières devraient débarquer en empruntant une desserte maritime spéciale.

Toutefois, cette fois-ci ce ne sera pas à travers le port de Huelva, comme durant la phase retour, mais via l’établissement portuaire de Tarifa, comme de coutume. D’après les autorités locales, les ouvrières agricoles effectueront des tests PCR au Maroc avant de débarquer dans les exploitations agricoles. Seulement, rien n’est précisé quant à la partie qui assumera le coût de cette prestation médicale, qui reste importante si l’on y ajoute en sus les frais du dossier de visa, assumés par les travailleuses. Les premières ouvrières devraient arriver vers la fin de l’année. Il s’agit des plus expérimentées qui maîtrisent parfaitement le déroulé de l’opération et ses contraintes. Elles seront suivies courant février par un autre contingent, et un dernier prévu pour mars. C’est une période critique et décisive durant laquelle se décide le sort de la campagne. “C’est une main-d’œuvre fondamentale pour le secteur. Sans cette main-d’œuvre, il serait difficile de boucler entièrement la saison agricole”, a reconnu la responsable espagnole. Ses propos confirment, s’il le faut encore, l’apport bénéfique des bras marocains pour le secteur des fruits rouges à Huelva, et ce malgré les discours racistes qui essaient de jeter le discrédit sur ce processus. De ce fait, la filière des fruits rouges à Huelva a exporté des marchandises d’une valeur de 1.187 millions d’euros jusqu’à septembre dernier. Une performance en baisse de 4% certes, mais ce léger recul reste toutefois minime au vu des contraintes de la dernière saison agricole.

De plus, ces ventes représentent 14% du total des expéditions agricoles de la région andalouse. Sur un autre registre, la modification du contingent marocain s’explique par la hausse de la demande interne. Selon les autorités locales, plusieurs chômeurs se sont inscrits pour s’affairer dans les champs andalous. La responsable a souligné que la priorité serait toujours accordée aux nationaux. De fait, environ 90.000 d’entre eux se consacrent au travail agricole journalier durant la saison des fruits rouges, et les femmes marocaines représentent à peine 16% de cette main-d’œuvre. Cependant, la filière mise davantage sur la main-d’œuvre marocaine, fiable et sûre. Ce qui explique la mise en place de cette réserve de 2.800 au cas où les locaux viedraient à manquer à l’appel. Par ailleurs, la filière se dit prête à accueillir les travailleuses agricoles qui sont attendues impatiemment. Le secteur a procédé à la sélection des médiateurs sociaux qui devraient assurer le suivi et l’accompagnement des journalières marocaines durant leur séjour en terres espagnoles. 

Amal Baba Ali / Les Inspirations Éco


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