Erdogan annonce l’envoi de troupes armées en Libye
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé jeudi l’envoi de troupes en Libye en soutien aux forces du gouvernement d’entente nationale de Fayez al Sarraj face aux forces du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est libyen.
Le dirigeant turc a fait voter il y a deux semaines par son Parlement une motion l’autorisant à engager ce déploiement. L’annonce de l’envoi de troupes turques intervient à trois jours de la tenue dimanche à Berlin d’un sommet consacré à la crise libyenne, auquel Erdogan participera, et après l’échec des discussions qui se sont déroulées en début de semaine à Moscou, où Haftar a refusé de signer un accord de cessez-le-feu négocié sous la médiation de la Turquie et de la Russie.
Erdogan a ajouté que la Turquie continuerait d’utiliser tous ses moyens diplomatiques et militaires pour assurer la stabilité à sa frontière sud, terrestre ou maritime, intégrant la Libye dans cet objectif.
L’activité diplomatique sur la Libye ressemble à un moteur connaissant quelques accélérations et de brusques ratés. Après une rencontre entre Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan, jeudi dernier à Istanbul, et une visite d’Angela Merkel, dimanche à Moscou, les factions rivales libyennes sont arrivées lundi dans la capitale russe pour des entretiens surprises. Ce soir-là toutefois, elles n’étaient pas parvenues à sceller le cessez-le-feu proposé la semaine dernière par les présidents russe et turc.
Après sept heures de discussions, seul Fayez al-Sarraj, qui dirige à Tripoli le Gouvernement d’union nationale (GAN), a apposé sa signature à l’accord. Son adversaire, l’homme fort de l’est de la Libye, le maréchal Khalifa Haftar, s’y est refusé, quittant finalement Moscou dans la foulée. Il a demandé «un peu de temps supplémentaire jusqu’au matin (de mardi, NDLR)» pour réfléchir, a indiqué le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov.