Émissions de CO2 : BCG propose une “solution révolutionnaire”
Son entité d’intelligence artificielle (IA) et de data science, BCG GAMMA, vient de trouver une «solution révolutionnaire» qu’il compte bien promouvoir lors de la COP26, prévue du 31octobre au 12 novembre prochains à Glasgow, en Écosse. Il s’agit d’algorithmes associés à l’IA qui permettent aux entreprises de disposer facilement de mesures de leurs émissions de CO2 plus exhaustives, plus précises, plus fréquemment et de manière automatique.
Du nouveau dans la mesure des émissions de gaz à effet de serre (GES) pour disposer de bilans carbones de plus en plus exigés dans le monde des affaires ! BCG GAMMA, l’entité d’intelligence artificielle (IA) et de data science du cabinet britannique Boston Consulting Group (BCG), vient, en effet, de trouver une «solution révolutionnaire» qu’il compte bien promouvoir lors de la COP26, prévue du 31 octobre au 12 novembre prochains à Glasgow, en Écosse. Il s’agit d’algorithmes qui permettent de collecter un grand nombre de données, de les traiter automatiquement et de compenser lorsqu’elles manquent, en les modélisant. Appliqués aux émissions de CO2 avec de l’IA, ces derniers offriraient aux entreprises une cartographie très fine de leurs émissions. Le prix de vente de la solution n’a pas été communiqué. Mais, «ces nouveaux outils technologiques assistés par l’IA jouent un rôle crucial pour faire passer les entreprises au niveau supérieur de la mesure et du reporting, et finalement les accompagner dans la réduction massive de leurs émissions. Nous estimons que l’IA permet de réduire les émissions d’une entreprise jusqu’à 40% grâce à l’identification des meilleures initiatives, au suivi des résultats et à l’optimisation des opérations de l’entreprise», explique Charlotte Degot, Directrice associée au BCG GAMMA.
Un accélérateur de bilans carbone….
Apparemment, grâce à ce nouveau dispositif, les entreprises pourront plus facilement disposer de mesures de leurs émissions de CO2 plus exhaustives, plus précises, plus fréquemment et de manière automatique. En d’autres termes, la trouvaille de BCG GAMMA va révolutionner la façon de mesurer les émissions de CO2 dans les entreprises qui veulent pratiquement toutes aujourd’hui disposer d’un bilan carbone, devenu un outil sérieux de négociation et d’accès à certains marchés. En effet, selon une étude intitulée «Use AI to Measure Emissions-Exhaustively, Accurately, and Frequently», réalisée auprès de 1.300 entreprises dans douze pays, le marché adressé est énorme. 85% des entreprises sondées au niveau de ces pays cherchent à réduire leurs émissions de CO2. Malheureusement, très peu d’entre elles arrivent à mesurer leurs émissions correctement. Seules 9% mesurent leurs émissions de CO2 de manière précise, qu’il s’agisse de celles liées à leurs activités directes ou de leurs activités indirectes, par exemple celles de leurs fournisseurs. Seules 11% des entreprises interrogées ont réduit leurs émissions de CO2 à hauteur de leurs ambitions dans les cinq dernières années. Pourquoi ? Il est très compliqué de mesurer avec précision ces émissions, étape pourtant essentielle à leur réduction. «Lorsque les entreprises ne sont pas en mesure de mesurer leurs émissions, comment peuvent-elles fixer les bons objectifs de réduction ?», s’interroge Sylvain Duranton, directeur Monde de BCG GAMMA et co-auteur de l’étude. «Si elles ne collectent pas et n’analysent pas les données de façon granulaire ainsi que les facteurs d’émissions, leurs mesures ne peuvent pas être précises. Nous avons travaillé avec une société de la grande distribution qui ne décomposait pas et ne mesurait pas ses émissions liées à ses bouteilles en verre par entrée – c’est-à-dire par type de fournisseur, couleur, matériaux ou pays d’origine. Lorsqu’elle l’a fait, elle a constaté que les émissions étaient 45% plus élevées que celles mesurées initialement», témoigne-t-il.
….basé sur l’IA qui permet de baisser de 40% les émissions de CO2
En tout cas, l’enquête révèle aussi que les entreprises ne mesurent pas leurs émissions de manière exhaustive : 81% d’entre elles omettent certaines de leurs émissions internes (celles liées aux activités de l’entreprise) dans leurs rapports, et 66% ne déclarent aucune de leurs émissions externes (celles liées à la chaîne de valeur de l’entreprise) alors qu’elles comptent pour 90% de la moyenne totale des émissions. Elles ne mesurent pas non plus leurs émissions avec précision : la plupart d’entre elles s’appuient, en effet, sur des estimations dont la marge d’erreur est évaluée entre 30 à 40%. Ces mesures ne sont pas non plus fréquentes, puisque 53% des entreprises déclarent avoir des difficultés à prendre des décisions et à en analyser les résultats du fait de la rareté des mesures réalisées. Elles ne sont pas non plus automatiques, car 86% des entreprises enregistrent et déclarent encore leurs émissions de CO2 manuellement à l’aide de feuilles de calcul Excel. Seules 22% d’entre elles ont des processus automatisés. Pourtant, 87% des entreprises souhaitent aujourd’hui accroître leurs périmètres analysés dans les reportings de leurs émissions de CO2, et 66% souhaitent les mettre à jour plus régulièrement.
Aziz Diouf / Les Inspirations ÉCO