Monde

Droits des femmes : des progrès réalisés dans la Région MENA et en Afrique

En 2021, les régions du Moyen-Orient, d’Afrique du Nord et d’Afrique subsaharienne ont enregistré les plus fortes améliorations de l’indice du rapport que vient de publier la Banque mondiale sur «Les Femmes, l’Entreprise et le Droit». Au Nord, Bahrein, l’Egypte, le Koweit, le Liban et Oman se sont illustrés, tandis qu’au Sud, le Gabon, l’Angola, le Burundi et la Sierra Léone sont cités en exemple. 

La Banque mondiale vient de publier son rapport annuel sur «Les femmes, l’Entreprise et le Droit». Il en ressort qu’environ 2,4 milliards de femmes en âge de travailler ne bénéficient pas de l’égalité des chances économiques et 178 économies maintiennent des obstacles juridiques qui empêchent leur pleine participation à la vie économique. Dans 86 de ces économies, les femmes sont confrontées à une forme de restriction d’accès à l’emploi, tandis que 95 autres ne garantissent pas un salaire égal pour un travail de valeur égale. Autrement dit, à l’échelle mondiale, les femmes ne disposent toujours que des trois quarts des droits juridiques accordés aux hommes. Le score moyen mondial s’établit ainsi à 76,5 sur 100, note maximale qui indique une parité juridique totale. Toutefois, le rapport relève que, malgré l’effet disproportionné de la pandémie de Covid-19 sur la vie et les moyens de subsistance des femmes, 23 pays ont réformé leurs lois en 2021 afin d’introduire des réformes indispensables à l’inclusion économique des femmes. Parmi ces pays, ceux situés dans la région Mena et en Afrique subsaharienne ont enregistré les plus fortes améliorations de l’indice de l’institution de Breton Woods. En moyenne, les femmes du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord ne bénéficient que de la moitié des droits juridiques dont disposent les hommes. Toutefois, c’est la région qui a le plus amélioré ses lois grâce à des réformes entreprises dans cinq économies. Bahreïn a imposé une rémunération égale pour un travail de valeur égale et a levé les restrictions sur le travail de nuit pour les femmes. Le pays a également abrogé les dispositions donnant aux autorités compétentes le pouvoir d’interdire ou de restreindre l’accès des femmes à certains emplois ou secteurs d’activité.

Protection contre les violences domestiques en Égypte
L’Égypte a adopté une législation protégeant les femmes contre les violences domestiques et a facilité leur accès au crédit en interdisant la discrimination fondée sur le sexe dans les services financiers. Le Koweït a interdit la discrimination sexuelle à l’emploi et a adopté une législation sur le harcèlement sexuel au travail. Le Liban a promulgué une loi pénalisant le harcèlement sexuel sur le lieu de travail, et Oman a autorisé les femmes à obtenir un passeport au même titre que les hommes. En Afrique subsaharienne, la région a également mis en œuvre de profondes réformes et a ainsi enregistré la deuxième plus forte progression de l’indice, l’année dernière. Le Gabon se distingue, avec des réformes complètes de son code civil et la promulgation d’une loi sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Ces modifications ont donné aux femmes les mêmes droits que les hommes pour choisir leur lieu de résidence ou obtenir un emploi sans l’autorisation de leur mari. Elles ont, également, supprimé l’obligation pour les femmes d’obéir à leur époux et leur permettent d’être chef de famille au même titre que les hommes.

Mise à plat du Code civil au Gabon
Le Gabon a accordé aux épouses des droits égaux sur les biens immobiliers et une autorité administrative analogue à celles des hommes sur les biens pendant le mariage. Le pays a adopté, par ailleurs, une législation protégeant les femmes contre la violence domestique ainsi que d’autres réformes permettant à ces dernières d’ouvrir un compte bancaire et interdisant la discrimination fondée sur le sexe dans les services financiers. L’Angola a adopté une loi criminalisant le harcèlement sexuel au travail. Le Bénin a supprimé les restrictions à l’emploi des femmes dans le secteur de la construction, de sorte qu’elles peuvent désormais occuper tous les emplois au même titre que les hommes. Le Burundi a imposé une rémunération égale pour un travail de valeur égale, tandis que la Sierra Leone a facilité l’accès des femmes au crédit en interdisant la discrimination fondée sur le sexe dans les services financiers. En revanche, le Togo a promulgué une nouvelle loi qui n’interdit plus le licenciement des salariées enceintes, réduisant ainsi les opportunités économiques des femmes.

Aziz Diouf / Les Inspirations ÉCO


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