Douane : Les patrons de Melilia s’impatientent
Les patrons de Melilia ont annoncé leur intention de saisir le Conseil de l’Europe au sujet de la mise à l’arrêt de la douane commerciale à Béni Ansar. Les opérateurs du préside font appel aux euro-parlementaires espagnols pour mener une action contre une mesure marocaine pourtant souveraine.
Les patrons de Melilia s’impatientent quant à la réouverture de la douane commerciale à Beni Ansar, décision prise par les autorités marocaines en août 2018. Dans un communiqué, les membres de la Confédération des entrepreneurs de Melilia (CEOE-Melilla) ont fait part de leur projet de saisir le Conseil de l’Europe au sujet de la fermeture de la douane commerciale. Selon cet organe entrepreneurial, les opérateurs de l’enclave souhaitent que l’instance européenne «oblige» le Maroc à revoir sa décision souveraine.
Selon la requête des opérateurs, le Conseil devrait «adopter les mesures opportunes et contraindre le Maroc à débloquer les importations à travers la douane terrestre avec Melilia». Dans cet écrit, les opérateurs indiquent qu’ils comptent impliquer les eurodéputés pour atteindre cet objectif. De même, l’entité entrepreneuriale a lancé un appel en direction des partis politiques du préside afin qu’ils soutiennent sa démarche et mobilisent leurs groupes parlementaires auprès de l’hémicycle européen. Les opérateurs ont aussi sollicité l’aide de l’exécutif espagnol pour mener à bien cette entreprise.
À ce propos, les hommes d’affaires de Melilia rappellent avoir réclamé la «médiation» du gouvernement espagnol afin que les autorités marocaines reviennent sur leur décision, sans succès. Les patrons ont saisi cette occasion pour critiquer l’inefficacité d’un groupe de travail mis en place au lendemain de l’entrée en vigueur de cette disposition, afin de se pencher sur cette décision et offrir des solutions alternatives. L’organisation patronale a aussi regretté le fait que le Maroc ait fermé ses portes aux échanges commerciaux avec Melilia alors que même durant les restrictions sanitaires, le commerce a continué avec l’Espagne et l’Union européenne. Selon eux, la fermeture devait contribuer à renforcer le trafic conteneurs entre les ports de Nador et de Melilia. D’après les opérateurs économiques de l’enclave, cette décision n’a guère bénéficié au trafic commercial entre les deux régions par voie maritime. Les patrons finissent par lâcher le morceau en dévoilant la source de leur préoccupation : le port Nador West-Med. Les opérateurs craignent que ce mastodonte en devenir dans la région orientale fasse de l’ombre au port de l’enclave, déjà mal en point.
Amal Baba Ali, DNES à Séville / Les Inspirations Éco