Monde

Donald Trump ou la diplomatie du one-to-one

Le président américain entame ses premiers voyages à l’étranger. Au menu, des contacts avec plusieurs chefs d’État: le roi Mohammed VI, le roi d’Arabie saoudite Salmane ben Abdelaziz Al Saoud, mais aussi un crochet par Israël… Exit, les discours adressés directement aux peuples et place au contact direct avec les chefs d’Etat. Les explications.    

On ne compte plus les caractéristiques qui opposent l’ancien président des États-Unis, Barack Obama, à son remplaçant Donald Trump. En termes de politique étrangère, l’ancien président a réussi à apaiser la situation avec l’Iran en signant l’accord de Vienne sur le nucléaire, et a sorti du froid diplomatique la relation des USA avec Cuba. Connu pour son sens de la diplomatie que cristallise le fameux discours du Caire en 2009 ou il s’adresse directement au peuple, Obama avait aussi de très bonnes relations avec les Nations Unies, et c’est une image de fin négociateur un peu dépassé par les événements qu’il emporte avec lui à la fin de son mandat. Donald Trump donne à voir dès son sixième mois d’exercice une ligne stratégique très différente : les relations et les stratégies se feront plus entre leaders que par l’entremise d’organisations internationales et d’actions symboliques.

 

Un «OTAN arabe» ?

Pour preuve, son premier voyage le mène tout droit en Arabie saoudite, où plusieurs sources auprès des responsables saoudiens annoncent l’organisation d’un sommet «arabo-américain» les 20 et 21 mai. Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Jubeir, indique que la visite du président donnera lieu à des rencontres entre Trump et les dirigeants du monde arabe. Outre les chefs d’État de Jordanie, d’Algérie et du Niger, le dirigeant yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi et le roi Mohammed VI seront aussi présents à ce sommet, selon l’agence officielle saoudienne SPA. Cette réunion entre Donald Trump et les leaders du monde arabe actuel irait de pair avec les paroles du président américain, relatées par le Wall Street Journal, évoquant un «OTAN arabe». Le voyage diplomatique est donc très intéressé, et revêt des enjeux particulièrement déterminants quant à l’avenir des relations entre l’Occident et le monde arabe.

Le deuxième voyage à l’étranger que le président Trump entend réaliser n’est pas moins délicat que le précédent. Celui-ci le mène, en effet, directement à Israël, ou il a entrepris d’établir la paix entre l’État hébreu et la Palestine. Le président Trump a préalablement reçu son homologue Mahmoud Abbas à Washington au début du mois de mai. Après cette rencontre, l’homme d’État américain connu pour ses déclarations polémiques déclare, à propos de la paix entre les deux États, qu’il s’agit d’une chose «peut-être moins difficile que ce que les gens pensent depuis des années».

 Une rencontre Mahmoud Abbas/Netanyahu ?

 Le président Abbas s’était dit prêt, après sa visite aux États-Unis, à rencontrer le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, par l’entremise américaine. Une rencontre qui n’a pas eu lieu depuis près de 7 ans, alors que les tensions commencent seulement à s’apaiser entre les deux États. Les enjeux sont donc de taille, mais Trump assure que son passé d’homme d’affaires lui permet de parrainer de telles négociations avec assurance. Les tenants et les aboutissants de la rencontre organisée sont concrets: Trump explique que «les responsables débattront d’une série de problèmes régionaux, dont la nécessité de contrer les menaces posées par l’Iran et ses mandataires, par l’EI et d’autres groupes terroristes. Ils discuteront également des moyens à mettre en place pour faire avancer une paix réelle et durable entre Israéliens et Palestiniens». Un «coup de maître» pour le nouveau président qui semble vouloir agir de manière directe sur la brouille diplomatique ancestrale.

Une ambassade américaine à Jérusalem ?

Par ailleurs, la visite du président américain sur le territoire israélien coïncide avec le 50e anniversaire de la réunification de la ville de Jérusalem après la guerre des Six Jours (1967), date importante pour le pays hébreu, lourde de sens pour ses voisins arabes. Cette visite a donc pour principal objectif de renforcer directement le partenariat entre les États-Unis et Israël, d’autant plus que le président voit aussi approcher l’échéance du 1er juin, date à laquelle les autorités américaines devront prendre une décision quant à leur ambassade sur place. La question de son transfert a provoqué de nombreux débats durant la campagne de Donald Trump, qui avait promis de la déplacer à Jérusalem. Pour le moment, l’ambassade reste à Tel-Aviv, car la ville séparée en deux n’est pas encore reconnue comme la capitale officielle d’Israël.

Quoi qu’il en soit, ces voyages constituent une volonté très claire de la part des États-Unis de renforcer les relations de la puissance avec les leaders du monde arabe. Donald Trump semble décidé à rétablir la paix sans plus tarder dans cette région aux conflits et enjeux multiples. Son agenda annonce une série de visites pour cette fin de mois. Il devrait donc être en Arabie saoudite le 21 mai, et Tel-Aviv le 22 mai, il effectuera le déplacement ensuite à Bethléem, au Vatican pour rencontrer le Pape, avant de se rendre en Italie et enfin à Bruxelles.  

 

     


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